Un sentiment de minorisation : Les Québécois.e.s anglophones après la Loi 96
Jeudi 10 février 2022, 12h-13h, en ligne
Ce midi-causerie est organisé par QUESCREN – Quebec English-speaking Communities Research Network – en collaboration avec le CRIDAQ-UConcordia.
Présentation
Dans un article récent, les auteurs Jérôme Melançon et Sean Moore présentent une théorie portant sur l’existence d’un sentiment de minorisation qui serait partie intégrante de l’expérience des groupes minoritaires. Plutôt que de se concentrer sur les enjeux démographiques, ils comprennent la notion de minorité en relation au pouvoir dans un contexte politique donné. Un sentiment d’être minorisé peut émerger en réponse à des évènements précis ou une situation plus large. L’émergence de ce sentiment dépend de différents facteurs: la conviction d’être le groupe qui devrait former la majorité ; la norme, fixée par le groupe majoritaire, des critères d’appartenance au groupe minoritaire ; et la correspondance entre les attentes concernant la composition du groupe majoritaire et la réalité empirique.
Sur la base de ces idées, les auteurs développeront la théorie pour rendre compte d’un télescopage des majorités et minorités dans les relations entre Québécois.e.s anglophones et francophones. Ils s’appuieront sur un échantillon de réponses publiques des Québécois.e.s anglophones à la Loi 96 du gouvernement du Québec (Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français) adoptée à l’unanimité en mai 2021.
À propos des conférenciers
Jérôme Melançon est professeur agrégé en études francophones et interculturelles à l’Université de Regina. Il est un philosophe et chercheur interdisciplinaire qui s’intéresse principalement aux structures et conditions de la coexistence politique. Ses travaux se concentrent sur le sens existentiel de la relationalité et sur la manière dont l’action collective peut rassembler les gens et vaincre les formes violentes et exclusives du pouvoir.
Sean E. Moore est professeur agrégé en psychologie au Campus Augustana de l’Université de l’Alberta. Il est un psychologue socioculturel dont l’intérêt principal est d’examiner les causes et les conséquences des émotions humaines. Il examine comment les valeurs culturelles ou les systèmes de croyances ont un impact sur les résultats émotionnels comme le bonheur ou la satisfaction à l’égard de la vie. Il mène des recherches sur la façon dont les humeurs affectent les attitudes des gens et sur les questions sociales et politiques.
**Veuillez noter que M. Moore ne pourra pas se joindre à nous et la communication sera présentée par M. Melançon seulement.**
Langue de l’événement : Anglais, avec traduction simultanée en français