
L’IEIM vous présente Océane Leroux-Maurais, Millia Luz Collombat et Vincent Bélanger
Découvrez les portraits de trois récipiendaires des Bourses Banque Scotia-IEIM 2025, 28 avril 2025
Dans le cadre de sa série de portraits, l’IEIM a le plaisir de vous présenter trois récipiendaires 2025 des Bourses-stages Banque Scotia-IEIM : Océane Leroux-Maurais, étudiante au baccalauréat multidisciplinaire, Millia Luz Collombat, étudiante à la maitrise en droit international, et Vincent Bélanger, candidat au doctorat en science politique.
Rappelons que cette année, ce sont onze bourses qui ont été remises lors d’un événement organisé le 22 avril dernier. Celles-ci visent à souligner l’excellence de la relève en recherche sur les enjeux internationaux à l’UQAM, en lien avec l’IEIM et ses différentes unités membres.
Océane Leroux-Maurais est inscrite en baccalauréat multidisciplinaire et prépare simultanément trois certificats : en espagnol, en immigration et en relations interculturelle, et en études féministes. Ce choix de certificats vient compléter sa formation en travail social et en travail interculturel, et est en lien étroit avec son travail en coopération internationale.
En parallèle de ses études, Océane travaille chez Katalizo, une organisation qui vise à créer des ponts entre pays et catalyser des idées en action. Les initiatives qu’elle mène ont pour objectif de restaurer l’autonomie des communautés à l’échelle transnationale et intergénérationnelle. Ces projets incluent la création d’espaces en ligne pour se rassembler et échanger sur des bonnes pratiques, ou encore la proposition d’actions pour lutter contre le racisme en ligne et dans le réel.
La bourse-stage permettra à Océane de rejoindre l’IEIM, de développer son réseau professionnel et de décrocher des expériences pratiques pour préparer une maitrise en science politique. Océane s’intéresse particulièrement au thème de l’intelligence artificielle et de l’immigration : elle cherche à comprendre et à analyser l’utilisation passée, actuelle et à venir de l’IA dans la gestion des flux migratoires mondiaux. Ce faisant, elle s’intéresse à la fois à la façon dont cet outil est utile, ainsi qu’aux risques qu’il présente en termes de droits humains, en particulier lorsque les migrants sont utilisés comme des cobayes.
Dans l’avenir, Océane projette de continuer à s’engager dans la coopération internationale tout en poursuivant sa maitrise et en s’impliquant dans divers réseaux. Récipiendaire de la Médaille de la lieutenante-gouverneure du Québec pour la jeunesse, elle est active au sein de la table de concertation jeunesse en solidarité internationale de l’AQOCI. Elle s’implique également dans le Forum social mondial des intersections 2025 (FSMI) qui aura lieu du 29 mai au 1er juin 2025 à Montréal, et souhaite soutenir l’organisation du Forum social mondial (FSM) du Bénin en 2026.
« J’aspire à continuer à évoluer dans les réseaux de la coopération internationale et être une actrice pour contribuer à changer les choses. »
Millia Luz Collombat a effectué la majeure partie de ses études en France, où elle a étudié les relations internationales et les sciences sociales et politiques. Elle s’est installée à Montréal en 2023 pour y faire un stage chez Amnistie internationale, où elle travaille actuellement.
Dans le cadre de sa maitrise en droit international à l’UQAM, Millia s’intéresse à la question de la justice transitionnelle. Ce sujet lui permet d’approfondir ses intérêts pour les droits humains, les valeurs féministes et intersectionnelles. Elle a abordé cette thématique pour la première fois dans le cadre de son mémoire de maitrise en France, où elle a étudié le cas des enfants soldats et leur réintégration dans la société après un conflit armé.
Ce qui lui plait, dans cette thématique, est la possibilité de travailler sur l’apport de la justice transitionnelle aux victimes, que ce soit d’un point de vue individuel ou collectif. Par exemple, elle envisage d’explorer ce sujet dans le contexte des sociétés postcoloniales, où la décolonisation formelle n’a pas permis de phase de transition juste et réparatrice. Grâce à sa formation en sciences sociales, et son expérience associative et militante, elle peut proposer un regard différent sur les initiatives d’accompagnement des victimes, en dehors du domaine judiciaire.
Ces sujets se retrouveront également dans le cadre du stage offert par la bourse, au sein de la Clinique internationale de défense des droits humains (CIDDHU). Il a été mis sur pied après un cours-clinique dans lequel elle travaille sur un dossier en partenariat avec un organisme, permettant de mettre directement en application les enseignements du cours (par exemple, en rédigeant des rapports parallèles, en appuyant une plainte, en fournissant un guide de mise en œuvre, en organisant des évènements).
Dans le futur, Millia souhaite pouvoir continuer à mettre en place, dans sa vie personnelle comme dans sa carrière, ce qu’elle a découvert avec la Clinique : la possibilité de trouver un croisement entre pratique du droit et pratique militante.
« C’est une révélation de pouvoir pratiquer le droit avec une lentille militante à travers une approche féministe, intersectionnelle et décoloniale, pour rendre le droit accessible et communautaire. »
Vincent Bélanger est doctorant en science politique, affilié à la Chaire de recherche du Canada sur la gouvernance sécuritaire des corps, la mobilité et les frontières (GSCMF), au CRIDAQ (Centre de recherche interdisciplinaire sur la diversité et la démocratie), à l’IREF (Institut de recherches et d’études féministes) et au RéQEF (Réseau québécois en études féministes).
Vincent a su au secondaire qu’il souhaitait se tourner vers les sciences sociales, grâce notamment à l’éducation qu’il a reçue. Dès son baccalauréat en sciences sociales (spécialité en conflits et droits de la personne), effectué à Ottawa, Vincent s’est intéressé aux questions de radicalisation. L’attentat de Québec, qui a perturbé beaucoup de gens, a eu lieu à mi-chemin de son parcours, et l’assaut du Capitole est ensuite venu confirmer la montée de l’extrême droite.
En maitrise, Vincent s’est spécialisé sur l’extrême droite et le milieu militaire, en raison de l’observation d’une forte participation d’anciens combattants à l’assaut du Capitole. Son superviseur lui a alors fait observer que l’on parlait peu des militants d’extrême droite ayant une expérience militaire. Dans son travail de maitrise, il a proposé une analyse comparée de la radicalisation de trois anciens combattants canadiens qui se sont joints à des groupes d’extrême droite, en se demandant si la culture militaire a joué un rôle dans ces parcours. Pour réaliser cette étude, il a eu recours à une analyse des médias sociaux, et de contenus disponibles en ligne.
Vincent a rejoint l’UQAM pour pouvoir pousser son analyse de la participation d’anciens militaires à des mouvements d’extrême droite grâce aux études critiques sur des enjeux systémiques. Dans sa thèse, il compte comparer l’hypermasculinité dans la radicalisation, qu’elle vienne d’hommes ou de femmes, à travers des études de cas. La bourse Scotia lui permettra de réaliser cette ambition.
Dans le futur, Vincent, qui a déjà travaillé dans la fonction publique fédérale, souhaite s’orienter vers une carrière académique. Il souhaite maintenant se lancer dans une carrière académique, pour y être professeur et chercheur, en commençant éventuellement par un post-doctorat.
« Je veux évoluer dans un environnement avec une liberté créative et intellectuelle de faire de la recherche qui permette de mettre au défi certains enjeux. »