L’IEIM vous présente trois lauréat.es des Bourses Banque Scotia-IEIM 2023
La remise des bourses aura lieu le 27 avril 2023, 24 avril 2023
L’IEIM a le plaisir de vous présenter trois lauréat.es 2023 des Bourses-stages Banque Scotia-IEIM : Myriam Pigeon, étudiante au baccalauréat en droit, Emma Le Lain, candidate à la maîtrise en sociologie, et Arnauld Ulrich Chyngwa Nganso, candidat au doctorat en sciences de l’environnement.
Ces bourses, remises chaque année grâce à un important soutien financier de la Banque Scotia, visent à souligner l’excellence de la relève en recherche sur les enjeux internationaux à l’UQAM, en lien avec l’IEIM et ses différentes unités membres.
La cérémonie de remise des bourses aura lieu le jeudi 27 avril 2023, de 17h00 à 18h30 à la Maison du développement durable – Salle Clark.
MYRIAM PIGEON
« L’enjeu est de concilier le cadre académique au terrain, de faire le lien entre concepts, notions et la vraie vie. C’est de cette façon qu’il est possible de percevoir les limites et les lacunes du droit, en le faisant interagir avec des situations concrètes. Il s’agit de voir l’humain avant sa situation juridique ».
Myriam Pigeon est inscrite au baccalauréat en droit de l’UQAM. C’est alors qu’elle réalise un premier baccalauréat en relations internationales et droit international que l’étudiante se rapproche de la Clinique internationale de défense des droits humains de l’UQAM (CIDDHU), unité membre de l’IEIM, dès septembre 2020. Cette expérience la conforte dans l’idée de poursuivre ses études en droit international. Avant de se réorienter en droit et droit international toutefois, Myriam s’engage pendant presque un an aux côtés d’Avocats sans frontières, organisation pour laquelle elle travaille en tant que conseillère juridique dans le cadre d’une mission au Honduras. C’est par la suite qu’elle se spécialise sur les questions liées aux droits sexuels et reproductifs, aux droits autochtones et plus largement à la défense des droits des personnes marginalisées.
Elle a par ailleurs récemment participé à une simulation Kawaskimhon en droit autochtone en Colombie-Britannique, expérience qui a marqué l’étudiant.e :
« Elle m’a ouvert les yeux sur de nombreux enjeux, notamment nationaux et environnementaux. Cette simulation m’a motivée à continuer mon parcours en droit ».
La jeune chercheure a toujours été intéressée par la défense des droits humains, et c’est la possibilité de sortir d’une lecture figée et rigide du droit qui la motive aujourd’hui. Selon elle, l’UQAM permet en effet d’allier une compréhension rigoureuse du droit tout en formulant des espaces critiques, visant à trouver des solutions lorsque celui-ci peut devenir discriminatoire et ne permet pas d’assurer la défense des populations les plus marginalisées. Cette sensibilité la pousse à s’investir dans les activités de l’Observatoire sur les migrations internationales, les réfugiés, les apatrides et l’asile (OMIRAS), dont elle assure la coordination entre 2021 et 2022. Forte de ces multiples expériences, Myriam Pigeon se réjouit de retrouver la CIDDHU grâce à l’obtention d’une Bourse-stage Banque Scotia-IEIM. Pour elle, continuer son travail amorcé à la CIDDHU est primordial, afin de se rapprocher de chercheur.es aux intérêts connexes, de confronter ses recherches à un cadre professionnel tout en s’engageant à montrer la pertinence de tels espaces de réflexion.
EMMA LE LAIN
« Le fait de s’inscrire dans un projet collectif est quelque chose que je trouve important en tant que chercheure : trouver un équilibre entre appartenance collective et encadrement institutionnel. Réussir, en tant que chercheure en formation, à trouver comment lier le monde académique à d’autres institutions et lieux publics et politiques. »
Après un parcours en études hispaniques et une expérience d’enseignement au Mexique, puis en France, en tant que professeure de français langue seconde pour des réfugié.es et demandeur.es d’asile, Emma Le Lain, particulièrement intéressée par les questions sociopolitiques, choisit de se réorienter vers la sociologie et entame une maîtrise à l’UQAM en 2021. Cette décision s’inscrit en continuité des intérêts de recherche qu’elle précise à l’occasion de sa première maîtrise en études hispaniques, à l’occasion de laquelle elle propose de réfléchir aux enjeux liés à la citoyenneté, au racisme, à l’inclusion et à la construction historique de tels phénomènes sociaux. Sa maîtrise à l’UQAM se concentre autour des notions d’immigration, de relations interethniques et de droit, son mémoire proposant de questionner les limites du droit encadrant les droits humains. Ce sont ces intérêts qui la poussent à se rapprocher de l’Observatoire sur les migrations internationales, les réfugiés, les apatrides et l’asile (OMIRAS), unité de recherche de l’IEIM dans laquelle elle réalise son stage dans le cadre de l’obtention d’une Bourse-stage Banque Scotia-IEIM. La jeune chercheure s’implique également dans le développement des « Cafés solidaires » à Montréal, en lien avec la Maison des Amériques et de l’Aide aux immigrants à Montréal.
Pour Emma, le fait de se rapprocher d’une unité de recherche comme l’OMIRAS est une occasion particulièrement pertinente pour tout étudiant.e universitaire :
« C’est quelque chose que je cherchais dès le début, la possibilité de rencontrer d’autres chercheur.es intéressé.es par les mêmes thématiques, tout en profitant d’une expérience professionnelle qui s’inscrit dans le champ du droit et des relations internationales ».
Cette expérience permet en effet aux étudiant.es de préciser leurs intérêts de recherche pour la suite de leur parcours universitaire, tout en envisageant la possibilité d’offrir leur expertise à d’autres types d’institutions que l’université. Se rapprocher d’une unité ou d’un groupe de recherche permet également à l’étudiant.e de s’ouvrir à d’autres approches, de participer à une dynamique de groupe : « Nous avons besoin de nous inscrire dans un projet collectif ».
La jeune chercheure rappelle qu’il est primordial pour les étudiant.es de se rapprocher de leurs pairs, pour mieux comprendre et profiter des différents espaces et opportunités qu’offre l’université, tout en veillant à combattre l’isolement qui peut exister dans le milieu de la recherche. Pour elle, si l’opportunité de recevoir une bourse-stage lui permet de mieux se focaliser sur ses recherches d’un point de vue matériel, c’est également l’occasion de se former pour la suite de son avenir professionnel et académique.
ARNAULD ULRICH CHYNGWA NGANSO
« Mon objectif premier est de finir ma thèse afin de pouvoir potentiellement m’engager pour des organisations de recherche internationales, de faire le lien entre université, monde de la recherche, et action concrète pertinente ».
Arnauld Ulrich Chyngwa Nganso est candidat au doctorat en sciences de l’environnement de l’UQAM. Alors qu’il réalise une maîtrise en sciences politiques puis en relations internationales, son expérience au Bureau de la Coordination des Nations Unies au Cameroun entre 2019 et 2020 le pousse à s’intéresser aux enjeux relatifs aux questions de développement durable. Toutefois, c’est bien son engagement au Bureau régional pour l’Afrique centrale du Centre de recherche forestière internationale (CIFOR) qui le convainc de se diriger vers une formation doctorale en sciences de l’environnement. Son projet de thèse propose ainsi de questionner la gouvernance des paysages autour des aires protégées au nord du Cameroun. Comme le souligne le doctorant, si l’aménagement des aires protégées vise à préserver la biodiversité et son habitat, parallèlement il a tendance à priver les autochtones et populations riveraines de leurs territoires. Le chercheur propose ainsi de questionner l’acceptabilité sociale ou non de la gestion des territoires autour de ces aires protégées en interrogeant la perception que s’en font les populations, mais aussi, la conciliation des impératifs de conservation de la biodiversité à ceux de l’épanouissement socio-économique des populations vivant aux alentours de ces réserves.
Pour Arnauld, une bonne expérience universitaire rime avec un engagement important de la part de l’étudiant.e, une proactivité nécessaire afin de se rapprocher de centres de recherche et de chercheur.es à même de guider le chercheur.e en herbe et de lui permettre de se faire une place dans le monde académique. Il insiste également sur l’importance de lier activités académiques au fait de tisser des relations plus personnelles, de s’entourer et de préserver des espaces ludiques, surtout pour des étudiant.es nouvellement arrivé.es sur le territoire québécois. Ces relations permettent également de mieux s’orienter et profiter des opportunités offertes par l’UQAM tout en comprenant son fonctionnement interne. Les demandes de bourses sont un bel exemple de ce processus, puisqu’elles peuvent impressionner les nouveaux étudiant.es fraichement arrivé.es à l’UQAM. Le candidat au doctorat reconnaît que celles-ci demandent beaucoup de temps, d’investissement, et peuvent parfois même décourager l’étudiant.e à déposer son dossier. Il rappelle cependant que, si ces demandes peuvent apprendre à mieux défendre son sujet tout en en précisant la direction, elles permettent évidemment de soulager les étudiant.es prenant en charge leurs études. Or, pour mener son projet, Arnaud rappelle qu’il est nécessaire d’accorder du temps et de véritablement se consacrer à son travail de recherche.
Alors que nous terminons notre entretien, le jeune chercheur nous rappelle que s’investir dans des unités de recherche de l’UQAM comme le CRSDD (Chercheur.e.s en responsabilité sociale et développement durable) auquel il est rattaché, permet selon lui d’établir un vrai contact avec d’autres étudiant.es, tout en confrontant ses recherches au monde réel, afin de « faire le lien entre université, monde de la recherche, et action concrète pertinente ».