Lettre à l’ambassadeur de Chine : Mettre fin à l’ingérence serait une bonne première étape
La Presse, 6 novembre 2024, Henri-Paul Normandin
« En montant à la tribune du CORIM le 31 octobre dernier, j’espère que vous avez réalisé la chance que vous avez de pouvoir vous exprimer librement devant un public canadien ainsi qu’auprès de médias indépendants. Nous anticipons le jour où un ambassadeur du Canada en Chine pourra en faire de même.
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Vos propos sont les bienvenus. Ils semblent refléter un certain changement de ton. Encore faudra-t-il que votre discours soit appuyé avec le temps par une diplomatie conséquente.
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Aujourd’hui, nous avons la nette impression que la Chine n’a que faire de cette riche histoire entre nos deux pays. L’amitié et le respect mutuel autrefois célébrés à coups de ganbei* sont maintenant remplacés par votre froide logique d’une poursuite agressive hors norme de vos intérêts stratégiques, parfois légitimes, parfois malveillants.
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Votre mission est de faire fructifier les relations entre le Canada et la Chine au bénéfice de nos deux peuples et du monde. Très bien. Mettre fin à l’ingérence serait une bonne première étape. »
Auteur : Henri-Paul Normandin, ex-ambassadeur canadien, fellow de l’Institut d’études internationales de Montréal (IEIM)