Avec la collaboration du CRIDAQ

Séminaire doctoral de Yaoundé 2022 – Justice, démocratie et diversité

Date limite : 30 avril 2022

Présentation du projet

Dans sa conception minimale mais éminemment importante, la démocratie est une forme du gouvernement dans laquelle un peuple délègue le pouvoir politique à des représentants. Elle est également conçue par le plus grand nombre comme un système de gouvernement légitime au sein duquel les idéaux de liberté et d’égalité des citoyens sont à la fois reconnus et encouragés. Malgré l’importance accordée à la promotion des idéaux de liberté et d’égalité en contexte démocratique, cette forme de gouvernance présente un paradoxe sous la forme de la question récurrente de la gestion de la diversité des agents humains et de la variété des intérêts souvent contradictoires qu’ils incarnent – culture, systèmes de croyances, économie, systèmes juridiques, moralité, idéologies politiques, etc. Le paradoxe identifié ici est rendu encore plus intéressant du fait que la liberté en tant que valeur de la démocratie est souvent malléable, et peut donc être déployée dans une logique d’intérêts immédiats. Ce défi était déjà présent dans les premières républiques grecques où les premières démarches épistémologiques s’attaquaient au problème de conciliation de l’idée d’un régime populaire d’une part et les intérêts divers et divergents des citoyens d’autre part, sans compromettre le bien commun et le bien-être des toutes et de tous.

Malgré le paradoxe associé à cette forme de gouvernance, la démocratie, avec ses idéaux, a continué à jouir d’une certaine importance à travers le monde, devenant la matrice gouvernementale par excellence, très souvent reprise et contextualisée afin de s’adapter aux dynamiques des espaces politiques bien définis. Tout au long de l’histoire des idées politiques, et dans le monde globalisé contemporain, la justice est souvent identifiée comme une valeur ou un principe à la fois moral et politique, par lequel les tensions générées par des intérêts contradictoires peuvent être atténuées dans une démocratie plurielle. Pourtant, de l’Antiquité à la postmodernité, la diversité (diversité ethnoculturelle, diversité linguistique, diversité religieuse, etc.) remet continuellement en question la mise en place d’une justice démocratique effective. Par conséquent, le concept de justice, comme celui de démocratie, est chargé d’autant de conceptions et de visions qu’il y a d’intérêts humains. Alors que la justice mondiale pourrait être simplement comprise en lien avec la question de ce que nous nous devons les uns aux autres, ce qu’Aristote appelait la « légalité », orientée vers les biens communs, la justice démocratique quant à elle, en est venue à désigner la satisfaction des promesses et des exigences d’une citoyenneté spécifique. Alors que l’ensemble de ces concepts initie un jeu entre l’égalité et l’inégalité, l’inclusion et l’exclusion, etc., les questions abondent : Pourquoi la justice démocratique est-elle nécessaire dans la pluralité? Quelles sont les principales particularités de cette forme de gouvernance? Existe-t-il une philosophie universelle à cet effet?

C’est donc dans cette optique que la 7ème édition du Séminaire de Yaoundé, qu’organise le Laboratoire d’Éthique et de Politiques Publiques (EthicsLab) de l’Université catholique d’Afrique centrale (UCAC), Yaoundé, Cameroun, en collaboration avec le Centre de recherche interdisciplinaire sur la diversité et la démocratie (CRIDAQ), Québec, Canada, se propose d’examiner la dynamique de la justice démocratique en contexte de pluralité à partir de diverses perspectives académiques. À cette fin, nous serions heureux d’accueillir des résumés de présentations liées, sans s’y limiter, aux sous-thèmes suivants :

  • Démocratie et justice distributive
  • Démocratie et justice de la rétribution
  • La justice transitionnelle dans le contexte de la démocratie
  • La justice et la question de l’identité culturelle
  • Justice, démocratie et multiculturalisme
  • Justice, droits de la personne et démocratie
  • Justice, démocratie et théories relationnelles
  • Justice et démocratie dans les traditions non occidentales

Lignes directrices pour la soumission

Le comité d’organisation du Séminaire de Yaoundé 2022 reçoit les résumés de 300 à 500 mots de doctorants et de chercheurs postdoctoraux à envoyer, accompagnés d’une courte biographie, à Benjamin Olujohungbe ([benjamin.olujohungbe@augustineuniversity.edu.ng->)ou Charles Biradzem Dine [(charles.biradzem.dine@umontreal.ca)-> ou Alain Christophe Essengué [(alain-christophe.ngosso-esssengue@univ-tlse2.fr)-> d’ici le 30 avril 2022. Considérant que les sous-thèmes énumérés ci-dessus ne sont pas exhaustifs, les candidats sont libres de soumettre des résumés sur tout sujet lié au thème du séminaire Justice, démocratie et diversité. Après l’examen des soumissions, nous enverrons les avis d’acceptation vers le 25 mai 2022, afin que les participant.es puissent avoir suffisamment de temps pour organiser leur voyage et d’autres activités connexes. Bien que nous accueillons les résumés et les communications complètes en anglais ou en français, les activités du séminaire se dérouleront dans les deux langues et une bonne compréhension des deux langues par les participant.es est fortement encouragée.

Pour plus d’informations

Partenaires

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Ma collaboration avec l’IEIM s’inscrit directement dans le souci que j’ai toujours eu de livrer au public une information pertinente et de haute qualité. Elle s’inscrit également au regard de la richesse des travaux de ses membres et de son réel engagement à diffuser, auprès de la population, des connaissances susceptibles de l’aider à mieux comprendre les grands enjeux internationaux d’aujourd’hui. Par mon engagement direct dans ses activités publiques depuis 2010, j’espère contribuer à son essor, et je suis fier de m’associer à une équipe aussi dynamique et impliquée que celle de l’Institut.

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