
L’IEIM vous présente Stéphanie Tremblay, directrice du CRIDAQ
Elle est également professeure au Département de sciences des religions de l'UQAM, 10 mars 2025
Depuis 2016, Stéphanie Tremblay est professeure au département de science des religions à l’UQAM. Elle est aussi directrice du Centre de recherche interdisciplinaire sur la diversité et la démocratie (CRIDAQ) depuis juin 2024, et membre de l’équipe de Recherche Action sur les Polarisations Sociales (RAPS) ainsi que du Centre de recherche interuniversitaire en didactiques (CRIDid, Université de Sherbrooke) nouvellement créé.
Ces postes et ces affiliations reflètent bien les horizons de recherche de Stéphanie Tremblay, qui sont à la croisée entre sociologie des religions, philosophie politique et sciences de l’éducation.
« L’interdisciplinarité est intégrée de manière organique dans mon parcours et mes travaux de recherche et d’enseignement. »
Ses intérêts de recherche découlent directement du contexte socio-politique durant lequel elle a effectué son baccalauréat et sa maitrise en sociologie à l’UQAM : la crise des « accommodements raisonnables » faisait alors émerger de nouveaux questionnements au Québec. Ces questions concernaient les signes religieux, le patrimoine religieux québécois, les liens avec la tradition catholique et les tensions interculturelles. Elles venaient du terrain, en particulier du milieu scolaire, et ont suscité l’intérêt de la communauté scientifique sur la place de la religion dans la vie et les savoirs scolaires. Le besoin de prises théoriques et méthodologiques pour pouvoir penser les questions sociales et éducatives du « vivre-ensemble », à cheval entre la société, l’École et la recherche, est alors apparu comme fondamental. Stéphanie Tremblay a ainsi commencé à travailler, dans le cadre de sa maitrise, sur la place de la religion à l’école, alors que le cours Éthique et culture religieuse (ECR) a remplacé les cours confessionnels, au primaire et au secondaire. Elle a continué à se pencher sur ces sujets dans sa thèse de doctorat, qui a porté sur la négociation entre divers registres de vérités et visées éducatives au sein des écoles privées de groupes religieux ou de courants spirituels (juives, musulmanes, Steiner).
Stéphanie Tremblay s’intéresse désormais aux approches comparatistes et comparatives des questions socialement vives en éducation, en examinant les défis et polarisations liées aux diverses conceptions de la laïcité ou de la neutralité qui existent dans d’autres espaces francophones (belge, français, suisse).
En plus de mener ses recherches, Stéphanie Tremblay a également enseigné dans plusieurs disciplines – la sociologie, la méthodologie, l’ECR – et dans différents milieux – au cégep, à l’Université de Montréal, et à l’UQAM. Une partie importante de son travail consiste à lier la théorie et la pratique pour que les étudiants puissent penser les questions socialement pertinentes en les ancrant dans la réalité du terrain.
« L’UQAM est une université qui me ressemble, parce que c’est une université qui favorise la connexion théorie-pratique et qui est proche des gens et de la communauté. »
Depuis un an, Stéphanie Tremblay occupe le poste de directrice du Centre de recherche interdisciplinaire sur la diversité et la démocratie (CRIDAQ). Le centre évolue constamment au fil des préoccupations des chercheurs et chercheuses, et au gré des nouvelles tensions démocratiques. Pour les prochaines années, il vise à proposer une nouvelle problématique de recherche autour des « nouvelles conflictualités », transversale à plusieurs travaux actuels et à venir de ses membres. Ce filon permettra d’explorer, en plus des questions existantes, de nouvelles thématiques, telles que : Comment penser au Québec l’évolution des droits fondamentaux, parfois mobilisés pour exclure, dé-démocratiser ou polariser le débat démocratique ? Comment penser la résilience des institutions ? Comment favoriser la participation citoyenne et démocratique dans toute sa diversité et sa complexité dans ce contexte marqué par une évolution rapide ?
Pour alimenter ces questionnements, le CRIDAQ souhaite également apporter des contributions pratiques ainsi que former ou développer des partenariats avec diverses communautés et institutions locales.
Pour le futur, Stéphanie Tremblay espère un avenir politique plus apaisé, car le retour du pendule des tendances autoritaires au sein de certains régimes démocratique l’inquiète. Face à cette situation, elle croit à l’importance de protéger la rigueur méthodologique et théorique de la recherche en sciences humaines et sociales en misant sur un authentique esprit d’enquête, facteur de résilience démocratique et de rassemblement, malgré une diversité de perspectives normatives et méthodologiques.