Colloque | Missions de paix : Mission impossible? De l’efficacité et de la légitimité des stratégies de paix
Jeudi 28 et vendredi 29 novembre 2013, Maison du développement durable 50, Sainte-Catherine Ouest Montréal, QC, H2X 3V4 Métro Saint-Laurent
PRÉSENTATION
Selon plusieurs analystes et centres de recherche, la violence organisée et les conflits armés régressent. Le Human Security Report identifie, entre autres causes expliquant cette tendance, l’augmentation des missions de paix comme un facteur important à la mise en œuvre de stratégies de prévention et de résolution des conflits. D’autres analystes sont plus sceptiques et suggèrent que le déclin est dû à la méthode dont les conflits sont codifiés, les données sont interprétées et la manière classique dont les guerres civiles sont conceptualisées. Une chose est certaine : autant l’usage de la force militaire que les autres formes non militaires des missions de paix sont sérieusement remises en question, au point tel que les détracteurs des missions de paix parlent formellement de crise. Ces débats se déroulent dans un contexte où le modèle classique de « maintien de la paix » a laissé sa place à une conception plus ambitieuse de « consolidation de la paix » qui conçoit et prévoit la transformation des sociétés où sont déployées les missions. Pour d’autres chercheurs encore, la question de la crise se pose directement sur les sites où il est possible d’observer les activités locales de résistance, d’opposition et de négociation visant les missions de paix internationales. S’il est possible d’identifier une « crise » des missions de paix, elle se situe dans les débats autour du modèle dominant de la « paix libérale » qui structurent les missions de paix. Les détracteurs des missions de paix dénoncent, en effet, l’imposition du modèle libéral et du projet d’ingénierie sociale qu’il implique. Mais ces débats sont demeurés jusqu’à présent très théoriques, n’identifiant pas la nature précise de la crise. S’agit-il d’une crise de légitimité, d’un questionnement sur l’efficacité et la capacité des missions à consolider la paix, ou un problème provenant des formes multilatérales de coopération internationale? Que signifient les signes de résistance et d’opposition aux opérations et missions de paix? D’où vient cette résistance?
ORGANISATEURS
Bruno Charbonneau, directeur de l’Observatoire sur les missions de paix et opérations humanitaires à la Chaire Raoul-Dandurand, UQAM
Charles-Philippe David, titulaire de la Chaire Raoul-Dandurand et professeur titulaire de science politique, UQAM