Vers une nouvelle architecture internationale du commerce et de l’investissement ?
Novembre 2020, 11 novembre 2020, Mehdi Abbas
Introduction Ce cahier de recherche émet trois hypothèses sur l’évolution future du système international de commerce et d’investissement suite la crise sanitaire globale de 2020. Cette dernière a conduit au report de la douzième Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui devait se tenir du 8 au 11 juin 2020 à Nour-Soultan, capitale du Kazakhstan. Le 8 avril, l’organisation publiait ses scénarios d’évolution du commerce mondial pour l’année 20201. Le premier scénario, relativement optimiste, fait l’hypothèse d’une forte baisse des échanges commerciaux suivie d’une reprise au second semestre 2020. Le scénario plus pessimiste parie sur une baisse initiale plus forte et une reprise plus poussive. Alors que le commerce mondial avait décru de 0,1 % en 2019, en raison des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine et du ralentissement de la croissance mondiale, il devrait chuter de 12,9 % dans le meilleur des cas, ou de 31,9 % dans le scénario le plus sombre. On est bien au-delà du «Grand effondrement » consécutif à la crise financière globale de 2007-2008 (– 9,3 %). La Cnuced, de son côté, estime la chute des flux d’investissements directs étrangers à 40 % pour 2020-2021. Les principales organisations internationales ont établi des prévisions de croissance plus inquiétantes les unes que les autres. Entre – 4 et – 6 % pour l’OCDE2 alors que le FMI prévoit une contraction du PIB mondial de 3 % en raison du « Grand confinement »3.
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