Retour sur l’événement : « Mobiliser les acteurs locaux pour faire face à la crise de gouvernance en Haïti »
L’événement a eu lieu le 17 novembre 2023, à la Maison du développement durable
Plusieurs dizaines de personnes ont assisté à l’événement de restitution et de dialogue « Mobiliser les acteurs locaux pour faire face à la crise de gouvernance en Haïti » qui a eu lieu le 17 novembre 2023, à la Maison du développement durable et en ligne. L’activité était animée par Martine St-Victor, stratège en communication et directrice générale d’Edelman Montréal.
Le premier panel était composé de l’équipe d’expert.es qui a contribué au rapport de recherche, représentée par Marie-Claude Savard et Guypsy Michel. Le second panel a accueilli Patrick Gilles, PG Stratégies, et Chantal Ismé, vice-présidente du Conseil d’administration de la Maison d’Haïti, rejoint par Étienne Côté-Paluck, journaliste, rédacteur en chef de Haïti Magazine, qui agissait à titre de discutant.
François Audet, directeur de l’IEIM, a ouvert la discussion en saluant les participant.e.s et les partenaires. Notant que « [c]e rapport marque le début d’un grand processus de réflexion » et rappelant la place de la communauté universitaire, dont l’UQAM, pour proposer des solutions à la crise de gouvernance en Haïti, il a salué Bernard Derome, président de l’IEIM, présent dans la salle et a souligné que beaucoup d’activités ont été menées par l’Institut sur la question haïtienne, « un agenda très important pour l’IEIM, le Canada et le monde ».
La présentation de l’étude exploratoire menée par l’équipe de recherche a permis de dévoiler les conclusions empiriques qui ont été tirées et sur la base desquelles des recommandations ont été formulées. Celles-ci pourraient être des pistes d’actions pour Haïti. En effet, l’étude a porté sur la participation des acteurs locaux et a permis d’identifier et d’analyser certains facteurs de succès ainsi que des entraves en ce qui a trait à la résolution de la crise politique et de gouvernance en Haïti. Marie-Claude Savard a ainsi présenté les résultats de l’étude, c’est-à-dire la cartographie d’acteurs non étatiques locaux les plus à même de rétablir le dialogue entre la population et l’État. Rappelons que selon le rapport, les trois acteurs principaux identifiés sont les organisations féminines, les organisations paysannes et le milieu universitaire. Guypsy Michel a ensuite présenté les six recommandations formulées par le groupe de recherche.
Le second panel a donné lieu à de fructueux échanges autour des résultats et recommandations de l’équipe de recherche.
Les associations de femmes sont très fortes en région et en milieu urbain. […] Les forces paysannes permettent aux gens de manger en région donc ils ont une force de mobilisation et de partage qui est au centre du développement régional. […] Pour les universitaires c’est là qu’on va travailler pour amener les jeunes à se battre au niveau universitaire, sans tomber dans l’insécurité qui monte depuis 2018 et qui touche particulièrement la jeunesse.
– Patrick Gilles
La société civile doit faire contre-pouvoir et forcer les dirigeants à aller dans le sens des intérêts globaux de la société. [Dès lors, l]’éducation populaire est très importante, car les crises à répétition ont des effets sur la capacité de mobilisation des gens. Les crises peuvent être résolues de manière conjoncturelle, mais on veut aborder les problèmes structurels.
[…]
J’aimerais que les projets (de coopération internationale) soient holistiques. […] Si on change de paradigme, cela va permettre aux organisations internes de devenir autonomes à moyen terme. C’est ça qu’on doit aller chercher.
– Chantal Ismé
Québécois installé en Haïti depuis plus de dix ans, Étienne Côté-Paluck est très au fait de la situation locale. Il a indiqué qu’en tant qu’étranger, il faut chercher à se renseigner sur la réalité de la situation lorsque l’on veut aider.
Il y a des gens qui sont là pour régler les désaccords, pour prendre des décisions communautaires. […] C’est une des forces d’Haïti, cet aspect communautaire extrêmement présent et c’est ce qui empêche que les problèmes d’insécurité qu’on connaît à Port-au-Prince se développent dans tous les dix départements.
– Étienne Côté-Paluck
La discussion a été très riche grâce aux généreux panélistes. Adrian Di Giovanni, chef d’équipe, Gouvernance démocratique et inclusive, CRDI, a prononcé le mot de clôture.