Appel à communications Responsables : Bernard Gagnon, Université du Québec à Rimouski;
Naïma Hamrouni, Université du Québec à Trois-Rivières;
Dany Rondeau, Université du Québec à Rimouski;
Françoise Paradis-Simpson, Université Laval. Le colloque « Diversité, Vulnérabilité et le Politique autrement » se veut un lieu de rencontre pour réfléchir aux entrecroisements possibles entre les concepts de diversité et de vulnérabilité. Co-organisé avec le Centre de recherche interdisciplinaire sur la diversité et la démocratie (CRIDAQ), ainsi que l’équipe de recherche Ethos de l’Université du Québec à Rimouski, le colloque réunira des chercheur(e)s du Canada et d’ailleurs à Montréal les 9-10-11 octobre 2019. À cet effet, un appel à communication est lancé spécifiquement aux jeunes chercheur(e)s, doctorant(e)s et postdoctorant(e)s.
Argumentaire La diversité est devenue au cours des dernières décennies un leitmotiv de la pensée libérale progressiste. Son usage conceptuel a servi à redéfinir les conceptions traditionnelles des identités collectives dans le but de mieux tenir compte du pluralisme identitaire, culturel et religieux. Dans les théories politique et sociale, la diversité fait appel à une meilleure harmonisation des différences tout en favorisant des modèles d’aménagement multiculturels ou interculturels. La diversité fait également figure de lieu commun parmi les leaders politiques et économiques qui lui attribuent une valeur positive en lien avec l’extension des valeurs de la mondialisation, du libre-échange et de l’ouverture des frontières politiques et culturelles. Pour certains, l’usage de la vulnérabilité en théorie politique et sociale, issu des théories féministes et de la pensée critique, constitue une réponse radicale et critique vis-à-vis de la diversité. La valorisation des différences portée par la théorie libérale et les élites politiques voilerait d’autres injustices associées aux questions de genre, de race, d’identité ou de statut social. L’aménagement de la diversité suggéré par les modèles libéraux tendrait à placer les groupes sociaux sur un même plan horizontal et ainsi à cacher ou à sous-estimer les rapports de dépendance, d’exploitation ou de minorisation qui existent à l’intérieur de ces groupes ou entre eux. Pour ses défenseurs, la vulnérabilité permet de revisiter les divers enjeux soulevés par la diversité – la représentation des minorités, l’identité, les politiques migratoires – et de les recadrer à partir de nouvelles perspectives de justice sociale et d’égalité politique. En marge de ce débat, on retrouve quelques travaux qui ont cherché des rapprochements entre les usages de la diversité et de la vulnérabilité (Fineman, Nussbaum, Mestiri, Okin). Ces deux concepts ont comme point de rencontre la complexité des relations humaines. Même si l’un insiste sur les rapports culturels ou identitaires différenciés, alors que l’autre insiste sur les rapports de dépendance entre les individus et les groupes, les liens entre les deux sont perceptibles lorsqu’on considère que la culture, la religion et le genre introduisent également des rapports de dépendance entre les individus et les groupes. Chacun des deux concepts participe à sa manière à la révision des normes établies dans la recherche d’une société plus inclusive des différences ; même si l’un semble demeurer sur le terrain de la théorie libérale et l’autre dans celui de la théorie critique. Quels sont les entrecroisements possibles entre les concepts de diversité et de vulnérabilité? Leur usage combiné amorce-t-il les fondements d’un regard nouveau sur la pensée et les pratiques politiques et sociales ? L’objectif du colloque est, entre autres choses, de répondre à ces questions – puis de réunir des chercheur(e)s établis et émergents dont les travaux, qu’ils combinent les deux concepts ou qu’ils s’inscrivent dans l’un ou l’autre, sont propices à un dialogue entre la diversité et la vulnérabilité. Les propositions de communication (un résumé de 300 mots et une courte notice biographique) doivent être acheminées
avant le 31 janvier 2019 à l’adresse suivante :
epara012@uottawa.ca. Dans le cas de l’acceptation de la proposition (au plus tard le 22 février 2019), nous vous inviterons à nous faire parvenir une première version de votre communication le 10 septembre 2019 qui serait mise en ligne un mois avant la tenue de l’événement.
Documents joints