Appel à communications

Conférence internationale «Le doctorat dans les suds»

Date limite : 15 décembre 2019

Le contexte : évolution mondiale du doctorat Le doctorat est en expansion continue dans le monde depuis plusieurs décennies (Cyranovsky et al. 2011). Cette croissance a d’abord concerné essentiellement les pays de l’OCDE mais s’étend maintenant au reste du monde. Certains se sont alors alarmés de la compatibilité de cette formation très avancée, devenue quantitativement importante, avec les besoins d’un marché du travail a priori limité (Gokhberg L, Shmatko N, Auriol, L, 2016). La littérature a, en conséquence, fait écho de préoccupations qualitatives sur la diversification des formations doctorales et des débouchés ainsi que sur les conditions de vie, de travail et de création, affectant ces jeunes chercheurs (Schmitd & Hansson, 2018). La situation dans les suds est toute autre (Cloete et al. 2014). Récemment, tandis que les effectifs de doctorants tendent à stagner au Nord (OCDE 2014), ils s’accroissent considérablement dans les pays en développement ou émergents (Acosta et Celis 2014). Le besoin de personnel enseignant qualifié dans des institutions d’enseignement supérieur en voie de massification rapide alimente directement cette demande de jeunes docteurs (British Council et DAAD 2018). Les situations diffèrent beaucoup d’un pays à l’autre et selon les régions du monde ainsi que les territoires. Les dynamiques universitaires et les politiques éducatives et scientifiques sont, en effet, liées aux contextes de développement (Teichler et Vessuri 2008)). La littérature s’est encore peu penchée sur ce qui se passe dans ces pays plus précisément. Pourtant, les enjeux sont énormes. Les premiers tournent autour de questions démographiques : répondre à l’accroissement rapide et massif des catégories jeunes de la population, des personnes titulaires d’un baccalauréat et par conséquent des effectifs étudiants, maintenant et à l’avenir (Meyer et Benguerna 2019). Les seconds enjeux renvoient à la problématique d’un développement durable : réagir à la pression croissante sur les ressources et sur l’environnement, dans des situations complexes où les connaissances sont fortement sollicitées. Il s’agit de prendre en compte ce contexte renouvelé : mondialisation du doctorat et priorité du développement durable. La formation à la recherche et par la recherche prend un sens nouveau. L’enjeu d’aujourd’hui dépasse celui d’une économie mondiale basée sur la connaissance. Il consiste à former des ressources humaines capables de répondre aux défis des adaptations sociétales multidimensionnelles qui s’imposent, plus qu’à ceux d’une compétitivité internationale dans une perspective de croissance. Questions émergentes dans ce contexte renouvelé : – La massification de l’enseignement supérieur ; outre la nécessité de prendre la mesure de ce phénomène, il faut saisir comment y répond la formation de jeunes docteurs appelés à fournir les cadres de ces établissements. – L’évolution des formations doctorales dans les pays de sud sous l’effet des changements internes de la sphère académique, des nouvelles priorités nationales en matière de politique de recherche et des impératifs de la mondialisation. – La qualité de la formation doctorale et la question des compétences acquises par les jeunes docteurs. Concernant des cycles récemment installés et soumis à des nécessités impérieuses de production rapide, comment s’assure-t-on de son niveau académique, le plus élevé de tous dans l’institution universitaire ? – L’analyse de la construction des critères d’évaluation et de suivi des filières doctorales est importante aujourd’hui ; en particulier, la transposition des modèles et référentiels exogènes ainsi que l’adaptation aux exigences locales posent de nombreuses questions. – L’organisation du travail et la pédagogie des enseignements méritent une grande attention ; comment garantit-on la rigueur scientifique, l’accès aux terrains et à l’information, l’acquisition de compétences transversales, pour une employabilité ultérieure ? – La diversification des profils doctoraux apparaît comme une évolution générale ; les doctorats d’entreprise vont de pair avec ceux académiques, tandis que les implications associatives de la société civile imprègnent aussi les cursus actuels ; ces formes nouvelles méritent observations, descriptions et commentaires. – La question de la coopération et l’échange entre formations doctorales et entreprises mérite également d’être examinée. Les dispositifs visant à rapprocher les deux se sont multipliés dans de nombreux pays de sud et soulèvent plusieurs questions sur : leur fonctionnement, la participation concrète des entreprises, l’effectivité des transferts de savoirs et l’accès à l’emploi. – Des interrogations se font jour, en particulier, sur la place des sciences sociales et humaines et sur l’orientation professionnalisante des programmes, où s’expriment des visions de la recherche scientifique aux trajectoires différentes et parfois divergentes. – Les parcours des doctorants, internationaux en particulier, révèlent des stratégies et des adaptations tactiques à des conditions complexes ; leurs réactions aux offres professionnelles, aux politiques publiques et institutionnelles et aux programmes de soutien peuvent être examinés de façon circonstanciée. – L’internationalisation et la coopération multipartite sont indispensables, comme dans la recherche d’une manière générale ; objet d’explorations récentes, les modalités nouvelles de travail, recourant notamment à des technologies numériques, requièrent un examen circonstancié, éventuellement critique et prospectif. – La place des études doctorales dans les transformations de la division internationale du travail scientifique et technique est cruciale ; les stratégies de captation et récupération de la mobilité étudiante ou des jeunes chercheurs, aux niveaux – pré ou post- doctoral s’observent dans les liens migratoires et les politiques d’accueil des Etats, régions, municipalités… Orientations de la conférence La formulation des axes de la conférence et l’organisation des séances de travail et d’échange s’effectueront à la réception des propositions de communication. Les candidats ont par conséquent toute liberté pour proposer les thèmes qui les intéressent. Deux dimensions et donc deux types de propositions sont prises en considération : l’une, académique, prend en compte les éléments de savoir relatifs à cette question du doctorat ; l’autre, politique et de coopération, étudie les programmes visant à aider les jeunes chercheurs du sud dans leur formation doctorale. Ces deux dimensions invitent les chercheurs et les praticiens à partager leurs expériences et leurs analyses. En ouvrant la possibilité de perspectives croisées, c’est au lien entre recherche/étude doctorale et défis du développement durable que cette rencontre entend apporter des éléments de réponse. Informations pratiques Un abstract de 300 mots est requis pour chaque proposition. Le comité scientifique et l’équipe d’organisation réagiront à chacune d’entre elles. Les résumés des contributions doivent être envoyés aux adresses suivantes : doctoratsuds@ensm.dz doctoratsuds@gmail.com Le calendrier se déroule ainsi : Appel à communications : 30 septembre 2019 Réception des propositions de communication (abstracts) : 31 décembre 2019 Réactions du comité scientifique et de l’équipe d’organisation : 31 janvier 2020 Réception des présentations : 15 avril 2020 Tenue de la conférence : 15-16 juin 2020 Localisation de la conférence : Alger (Algérie), Koléa, Ecole Nationale Supérieure de Management Le siège de l’ENSM se trouve sur un campus très récent, dans une belle zone naturelle surplombant la plaine de la Mitidja, localisée entre la mer méditerranée et la chaîne de l’Atlas blidéen. Les participants seront localisés dans de confortables hôtels à proximité. Certaines participations bénéficieront d’une prise en charge partielle ou totale, selon les besoins et les possibilités.

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Créé en 2002, l’Institut d’études internationales de Montréal (IEIM) est un pôle d’excellence bien ancré dans la communauté montréalaise. Les activités de l’IEIM et de ses constituantes mobilisent tant le milieu académique, les représentants gouvernementaux, le corps diplomatique que les citoyens intéressés par les enjeux internationaux. Par son réseau de partenaires privés, publics et institutionnels, l’Institut participe ainsi au développement de la « diplomatie du savoir » et contribue au choix de politiques publiques aux plans municipal, national et international.

Ma collaboration avec l’IEIM s’inscrit directement dans le souci que j’ai toujours eu de livrer au public une information pertinente et de haute qualité. Elle s’inscrit également au regard de la richesse des travaux de ses membres et de son réel engagement à diffuser, auprès de la population, des connaissances susceptibles de l’aider à mieux comprendre les grands enjeux internationaux d’aujourd’hui. Par mon engagement direct dans ses activités publiques depuis 2010, j’espère contribuer à son essor, et je suis fier de m’associer à une équipe aussi dynamique et impliquée que celle de l’Institut.

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À l’occasion de la rentrée universitaire 2023-2024, le président de l’Institut d’études internationales de Montréal (IEIM) s’est prononcé sur la situation géopolitique mondiale.

« L’ordre mondial, tel que l’on l’a connu depuis la fin de la guerre froide, est complètement bousculé avec des rivalités exacerbées entre les grandes puissances et des impérialismes démesurés. »

– Bernard Derome

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