Abstract As conditional cash transfers (CCT) continue to expand throughout the world, some continue to wonder whether these programs are merely a legal new way of exchanging cash for votes, thereby undermining democratic competition and accountability. In Brazil in particular, many have accused the ‘Bolsa Família’ (BF), the world’s largest CCT and a flagship policy of the Workers’ Party (PT), of being clientelistic. This article, however, disputes this interpretation, in four steps. The first offers a theoretical discussion of the concept of clientelism. The second summarises the debate on the BF-clientelism relationship as it has evolved in the literature, and shows that, despite early rallies to the accusations of clientelism, most scholars have come around to arguing that the BF is a programmatic policy. The third part draws on original data to show that the behaviour of actual BF-beneficiaries differs from those expected of ‘clients’, on the basis of 29 in-depth beneficiary interviews conducted in Recife (Pernambuco) in the summer of 2014. Finally, the last section points to the burgeoning literature on CCTs’ diffuse political effects, and calls for a research agenda that goes beyond the question of clientelism, to consider what kind of citizenship cash transfers promote.
Résumé Alors que les transferts conditionnels en espèces (TCE) continuent de s’étendre à travers le monde, certains continuent à se demander si ces programmes sont simplement un nouveau moyen légal d’échanger des billets pour des votes, compromettant ainsi la compétition démocratique. Au Brésil en particulier, beaucoup ont accusé le «Bolsa Família» (BF), le plus grand TCE du monde et une politique clé du Parti des Travailleurs (PT), d’être clientéliste. Cet article, cependant, conteste cette interprétation, en quatre étapes. La première propose une discussion théorique de la notion de clientélisme. La seconde résume le débat sur la relation BF-clientélisme tel qu’il a évolué dans la littérature, et démontre que, malgré un appui initial aux accusations de clientélisme, la plupart des auteurs ont finis par conclure que le BF est une politique dite ‘programmatique’. La troisième partie s’appuie sur de nouvelles données afin de montrer que le comportement de réels bénéficiaires du BF diffère de celui auquel on s’attendrait de la part de «clients», sur la base de 29 entretiens réalisées à Recife (Pernambouc) pendant l’été 2014. Enfin, la dernière section se réfère à une littérature en plein essor sur certains effets politiques plus diffus des TCE, et appelle à un agenda de recherche qui irait au-delà de la question du clientélisme, et s’interrogerait sur le type de citoyenneté que les transferts monétaires promeuvent.
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