Violences terroristes et mutation des stratégies éducatives dans le nord du Burkina Faso
Jeudi 22 septembre 2022, 12h45, en ligne
Conférence virtuelle de la Chaire ICAO – Inscription
Depuis 2015 le Burkina Faso connait des attaques terroristes sur son territoire. Parmi les principales cibles des attaques, figure l’école considérée par les groupes armés comme diffusant un savoir haram. Ainsi, dans une logique de survie, les acteurs sont contraints de fermer les établissements scolaires.
L’école, lieu d’apprentissage est désormais un lieu dangereux pour les élèves et les enseignants. Cette situation contraint les populations à réinventer leur rapport à l’institution scolaire et leurs stratégies éducatives. Dans une double logique de protection de la vie des élèves et la continuité des services pédagogiques, les populations créent une dynamique résiliente autour de l’école. Ainsi, certains parents d’élèves optent pour l’éducation dans les écoles franco-arabes, tandis que d’autres scolarisent leurs enfants dans des villes considérées comme présentant plus de sécurité. Aussi, les communautés dans la dynamique de permettre une continuité pédagogique dans leur localité ont-elles mis en place des actions de protection des écoles, des enseignants et des élèves.
S’appuyant sur une démarche socioanthropologique faite d’enquêtes auprès des différents acteurs de l’éducation et d’observations, cette présentation a pour objectif de montrer comment la situation d’insécurité a entraîné des mutations et des réadaptations dans les stratégies éducatives des populations.
Zakaria Soré est docteur en sociologie et enseignant-chercheur au département de sociologie de l’Université Joseph KI-ZERBO au Burkina Faso. Également post-doctorant au programme Académie Pilote Postdoctorale Africaine (PAPA) et chercheur invité à la Chaire Islam contemporain en Afrique de l’Ouest (ICAO) de l’Université du Québec À Montréal, il travaille sur les questions de l’école et de l’insécurité au Burkina Faso.
Il est auteur de publications sur l’émergence des groupes d’auto-défense dans le contexte de terrorisme, et les dynamiques de collaboration entre les forces officielles de défense et de sécurité et les groupes de vigilantisme dans la dynamique de lutte contre le terrorisme.