Un regard sur la diplomatie scientifique francophone
Balado de l'IEIM : entretien avec Marie Nathalie LeBlanc, 13 mars 2023, Marie Nathalie LeBlanc
Dans une ambiance intimiste, le balado « Coup de fil diplomatique » de l’Institut d’études internationales de Montréal (IEIM) vous propose des regards uniques sur différents enjeux de politique étrangère. Le temps d’un appel, plongez-vous avec nos expert.es dans les grands dossiers de la diplomatie d’hier et de demain.
Un regard sur la diplomatie scientifique francophone
Dans cet épisode, Marie Nathalie LeBlanc, vice-rectrice de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), nous parlera de l’importance de la diplomatie scientifique francophone.
Extraits :
Dans le cadre de l’AUF et de ses nouvelles orientations, la diplomatie scientifique prend deux significations : l’idée de participer à la construction de politiques publiques internationales en lien avec le monde universitaire […] et en second lieu […], appuyer des décisions politiques qui sont significatives.
L’AUF a porté le projet d’un manifeste de la diplomatie scientifique qui a été signé par 42 pays signataires dans le cadre de la Semaine mondiale de la Francophonie scientifique. Les pays signataires conviennent de prioriser sept mesures : la mobilité des connaissances […], la professionnalisation du corps enseignant et des diplômes […], valoriser les publications scientifiques en français […], normaliser la qualité des établissements scientifiques […], démocratiser le numérique éducatif, développer l’employabilité des jeunes […] et finalement diffuser une culture de médiation et de gestion des conflits à l’intérieur de cet espace scientifique francophone.
En tant que chercheuse, ayant travaillé avec et en Afrique, j’ai toujours […] considéré essentiel de donner leur juste valeur à mes collègues provenant du continent africain […]. Ce n’est peut-être pas un enjeu qui est relié directement à la diplomatie scientifique, mais je crois que [c’est important] de faire valoir les connaissances produites localement.
Un des premiers enjeux est ce que l’on pourrait appeler la « traductibilité » des connaissances scientifiques […]. Certains scientifiques maitrisent très bien la capacité de traduire leurs connaissances en discours aisément appropriable par les acteurs socioéconomiques, par les acteurs politiques, mais je dirais que ce n’est pas nécessairement un atout généralisé et ça ne fait absolument pas partie de la formation des scientifiques.
Autre enjeu important : la capacité à produire des connaissances qui peuvent avoir un impact dans les politiques publiques, un impact sur la perception que l’on peut avoir. Évidemment, dans mon champ de recherche et compte tenu de mon expertise sur l’islam en Afrique de l’Ouest, je dirais que dans un contexte post 11 septembre […], il y a beaucoup de préjugés et de déconstructions à faire.
– Marie Nathalie LeBlanc
Le balado est aussi disponible sur Spotify et sur Balados UQAM.
Une émission préparée par Clara Denis-Woelffel, animée par Kim-Mi Bui.