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Quel avenir pour le Liban?



Le Liban est plongé dans l'incertitude depuis la démission du gouvernement, dans la foulée de l'explosion du port de Beyrouth. La tragédie a fait descendre la foule dans les rues et la colère populaire ne semble pas près de s'apaiser. Quel avenir pour le pays qu’on surnomme la «Suisse de l’Orient»? Voici trois voies à suivre, selon des experts.

1. Réformer le système politique   

Des professeurs spécialistes du Liban et plusieurs Libanais s'entendent pour dire que le système politique actuel est désuet en raison de règles qui mettent de nombreuses religions sur un pied d’égalité. 

Par exemple, la Constitution stipule que le président doit obligatoirement être chrétien et que le premier ministre doit être musulman. Ces règles de représentativité sont aussi présentes dans la fonction publique libanaise. 

«La règle, c'est que, si tu engages un fonctionnaire chrétien, tu dois engager aussi un fonctionnaire musulman», explique l’expert en histoire du Liban Marc Abou-Abdallah. 

Plusieurs fonctionnaires seraient par conséquent payés à ne rien faire et ce phénomène augmenterait la corruption de l'État, affirme M. Abou-Abdallah. 

Un système politique laïque permettrait aux élus d’être reconnus pour leurs compétences plutôt que pour leur appartenance religieuse, poursuit l’expert.   

AFP

2. Faire confiance à la jeunesse   

Pour sortir de la crise, plusieurs réclament que de jeunes voix soient élevées au pouvoir. 

«Le peuple doit sortir de ses allégeances religieuses sectorielles pour élire une classe politique neuve et indépendante», soutient un Québécois d'origine libanaise qui préfère ne pas être nommé, par crainte de représailles.

Les jeunes qui descendent dans la rue ne seraient plus «liés aux partis religieux», affirme pour sa part l'administrateur de la communauté Facebook «Libanais de Montréal», Môhamed Akil. 

Le spécialiste du Liban Marc Abou-Abdallah croit aussi que les mentalités des nouvelles générations amèneront un vent de fraîcheur au pays. «Avec les réseaux sociaux, il y a une plus grande ouverture d'esprit», ce qui a changé les mentalités des nouvelles générations, selon lui. 

«Les querelles religieuses où chacun a son camp, ça date de la guerre civile. Ce n'est plus comme ça, désormais», ajoute l’expert.    

3. Recevoir l'intervention de puissances internationales  

Des puissances comme l'Organisation des Nations unies (ONU) ou la France doivent mettre le pays en tutelle pour tasser les élites corrompues du pouvoir, selon le professeur spécialisé en politique du Proche-Orient Sami Aoun.

«On a besoin de ce genre de puissance politique pour faire pression pour que les Libanais puissent se parler», affirme-t-il.

Déjà, l'ONU a appelé les pays étrangers à participer à une aide d'urgence de 117 millions de dollars pour aider le Liban à survivre à la double explosion qui a frappé Beyrouth. 

«On a besoin d'une force qui accompagne le Liban sans lui imposer une dictature», poursuit l’expert.  

De passage au Liban la semaine dernière, le président français Emmanuel Macron a souhaité que les autorités «fassent les réformes demandées par le peuple» avant son retour.

Il sera à nouveau de passage au Liban le 1er septembre prochain, alors que le pays célébrera le 100e anniversaire de son indépendance.

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