Murs frontaliers et zones frontalières. Sécurité, environnement et résistance

Colloque international organisé par la Chaire Raoul-Dandurand
20-21 octobre 2022 – Montréal, Québec, Canada

La chute du mur de Berlin et la redefinition subséquente des relations internationales devaient marquer le début d’une ère de mondialisation où les États et les souverainetés deviennent obsolètes et les frontières, dépassées. Or, au lendemain du 11 septembre 2001, les frontières ont repris de l’importance et de nouvelles lignes de démarcation ont été tracées. Plus encore, les barrières frontalières, clôtures et murs, qui devaient être le symbole historique d’un système bipolaire effondré, ont été érigés à un rythme qui a défié toutes les prédictions.

Les barrières frontalières sont aujourd’hui lourdement blindées, cimentées, surveillées, filmées et patrouillées. Dans ce nouvel environnement, les murs, barbelés, capteurs, hélicoptères, barrières, humains, gardes et drones sont devenus des accessoires essentiels des frontières dures dans un monde ouvert, complétées et renforcées par des politiques orientées vers le double mouvement d’externalisation et d’internalisation des frontières et le durcissement des politiques de visas et d’asile. Plus encore, les frontières sont redéfinies par les technologies en constante évolution, tandis que les biotechnologiques  – et graduellement l’IA – deviennent centrales à l’appareil sécuritaire frontalier.

Souvent représentés comme un contrefort sécuritaire, les murs frontaliers réécrivent la vie quotidienne dans les régions frontalières, redéfinissant l’environnement et la vie des communautés frontalières, des relations économiques, culturelles, à l’environnement .Le durcissement des frontières  est devenu une réponse normalisée à l’insécurité et aux incertitudes du monde contemporain. Il suffit d’observer la vitesse à laquelle les États ont choisi de fermer leurs frontières aux mouvements internationaux lors de la pandémie de COVID-19.

Les murs frontaliers redéfinissent les lignes de démarcation du monde, agençant, filtrant et scellant ce qui était autrefois des lignes autrement souples et partiellement poreuses. Ainsi, si la mondialisation brouille les frontières, les murs les soulignent, et les zones frontalières s’en trouvent conséquemment affectées et redéfinies, tout en mutant parfois aussi en espaces de résistance.

Rassemblant des professeur.e.s, chercheur.e.s, étudiant.e.s et professionnel.le.s du monde entier, cette conférence a pour objectif d’encourager une réflexion sur les murs frontaliers à travers diverses focales, de leurs motivations à leurs conséquences, de leurs impacts locaux comme globaux.