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Des diplomates en formation à l’UQAM

L’Institut d’études internationales de Montréal a conçu une formation pour les fonctionnaires de l’État québécois en poste à l’étranger.

Par Pierre-Etienne Caza

6 mai 2021 à 9 h 05

Mis à jour le 6 mai 2021 à 9 h 05

Photo: Getty Images

L’Institut d’études internationales de Montréal (IEIM) donne depuis l’automne dernier une formation conçue sur mesure pour les diplomates et les fonctionnaires de l’État québécois. «Nous collaborons avec l’Institut de la diplomatie, qui a été créé par le ministère des Relations internationales et de la Francophonie du gouvernement du Québec, et qui constitue en quelque sorte la plateforme de formation continue des membres de sa diplomatie», souligne François Audet, directeur de l’IEIM et professeur au Département de management de l’ESG UQAM. 

Une première cohorte achève ce printemps une formation qui touche à plusieurs enjeux, tels que la sécurité, la gestion de crise internationale, la gestion des ressources humaines et le leadership. «Les formateurs sont des experts rattachés à l’IEIM, tant à l’UQAM qu’au sein des autres institutions participantes, précise François Audet. Il s’agit d’une équipe multidisciplinaire qui a conçu une formation novatrice de concert avec le gouvernement du Québec afin que ses membres soient à la fine pointe des bonnes pratiques dans leur domaine sur la scène internationale.»

L’Observatoire canadien sur les crises et l’action humanitaires (OCCAH) de l’ESG UQAM, que dirige également François Audet, travaille depuis quelques années déjà avec le ministère des Relations internationales et de la Francophonie, de même qu’avec le ministère de l’Économie et de l’Innovation, et l’Assemblée nationale du Québec. «L’expertise en sécurité internationale des anciens humanitaires, diplomates et gestionnaires internationaux qui collaborent avec nous bénéficie également aux formations offertes par l’IEIM», ajoute le professeur.

Les relations internationales québécoises

En matière de relations internationales, le contexte québécois demeure particulier, rappelle François Audet. Depuis l’adoption de la doctrine Gérin-Lajoie, en 1965, le Québec exerce ses compétences sur le plan international. Cela a mené à la création de 8 délégations générales (Bruxelles, Dakar, Londres, Mexico, Munich, New York, Paris et Tokyo), 5 délégations, 13 bureaux, 5 antennes et 2 représentations en affaires multilatérales. «Toutes ces antennes nécessitent du personnel, des représentants de l’État québécois qui entretiennent des relations diplomatiques et développent des relations commerciales avec leurs partenaires, note le directeur de l’IEIM. Le gouvernement a des obligations envers ces employés, non seulement en matière de ressources humaines courantes, mais aussi pour les former aux enjeux internationaux en matière de sécurité et de gestion de crise, lesquels peuvent être parfois très différents de nos enjeux domestiques. Voilà pourquoi le gouvernement a créé l’Institut de la diplomatie, qui collabore avec des partenaires comme l’IEIM pour concevoir des formations sous forme d’ateliers de travail.»

Formations à distance

Les formations amorcées depuis l’automne dernier se déroulent à distance. «Ce n’est pas l’idéal pour des ateliers de travail, note François Audet, qui espère comme plusieurs le retour des activités en présentiel. Le seul avantage, c’est que les diplomates et fonctionnaires basés à l’international n’ont pas eu besoin de se déplacer pour suivre la formation. Et cela a permis de valoriser les outils informatiques et les plateformes d’enseignement à distance que l’UQAM a développées depuis le début de la pandémie.»

La reprise des vols internationaux nécessitera à coup sûr la mise à jour de certains protocoles, ne serait-ce qu’en matière de mesures sanitaires, estime le spécialiste. «Nous savons que les membres du G7 discutent actuellement des paramètres concernant le passeport vaccinal. Tous les gouvernements voudront s’assurer que leur personnel puisse répondre aux exigences qui seront mises en vigueur», conclut-il.