Certaines opérations de "maintien de la paix" mises en oeuvre par l'ONU révèlent les limites des capacités de l'Organisation à gérer les conflits auxquels elle doit faire face. Tenue responsable des échecs des opérations de Somalie et de Bosnie-Herzégovine, l'ONU est vilipendée de toutes parts et se présente, quelques années après son renouveau, comme l'organisation qui symbolise précisément le chaos. Elle connaît alors une crise financière et politique sans précédents, tandis que nombre d'États remettent en cause son rôle dans la gestion des crises. Le "maintien de la paix" onusien est totalement discrédité et jugé inadapté aux nouvelles formes de conflit. Dans ce contexte, le concept de maintien de la paix connaît, à partir des années 1994-1995, une évolution majeure, marquée par une reprise en main par les États de la gestion des crises. Apparaît ainsi un partage des tâches, par lequel les organisations régionales- et les États dans le cas d'opérations ad hoc- sont de plus en plus sollicités pour des opérations d'envergure, multifonctionnelles, et/ou à caractère coercitif, tandis qu'est préconisé un retour à l'orthodoxie du maintien de la paix pour des opérations qui, de plus faible envergure, resteraient créées et mises en oeuvre par l'ONU. Cahiers Raoul-Dandurand, Note de recherche, numéro 1, mai 2000, 32 pages.
ISBN 2-9806791-2-7
Cahier Raoul-Dandurand, no. 1