Le résultat de l’élection présidentielle qui s’est tenue le 22 mars dernier à Taiwan (ou plus exactement en République de Chine, la dénomination officielle stipulée dans l’actuelle Constitution) marque un net pas en arrière pour le mouvement indépendantiste. Le parti nationaliste chinois (ou Kuomintang, le KMT), dirigé par Ma Yingjeou l’a emporté face au parti Taiwanais favorable à l’indépendance (le Democratic Progressive Party, DDP) et son candidat Frank Hsieh, creusant un écart de 17%, soit environ 2,2 million de votes sur un total 13 millions.
À Taiwan, le Kuomintang a gouverné de 1945 à 2000. Il était discrédité comme un « pouvoir étranger », et même un « pouvoir colonial » dans le sillon de l’écrasement de l’insurrection des rebelles taiwanais en février 1947, et de la « terreur blanche » (vastes persécutions de dissidents suspectés de liens avec le communisme) au début des années 1970, et pour l’ensemble des mesures autoritaires prises entre 1949 et 1987. Mais le Kuomintang a aussi été cité en exemple pour le succès économique et la modernisation dont il a été le moteur depuis la fin des années soixante. Contraint de s’adapter, le KMT s’est partagé en plusieurs partis politiques au cours des années 1990, avec des dissensions internes à mesure que le pays avançait vers la démocratisation.
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