Portrait de l'IEIM

L’IEIM vous présente les quatre lauréates et lauréats de son concours d’appel à projets de recherche sur la COVID-19

Le concours d'appel à projets a eu lieu à l'été 2020, 28 septembre 2020

Depuis le début de la pandémie, l’IEIM s’est donné la mission d’appuyer et de diffuser des travaux universitaires et empiriques sur les impacts de la crise sanitaire, grâce à un financement du ministère des Relations internationales et de la Francophonie (MRIF) du Québec. Nous avons le plaisir de vous présenter les quatre lauréates et lauréats dont les recherches ont bénéficié d’un soutien financier du MRIF. Révélant la diversité et la multidisciplinarité qui caractérisent les unités de recherche membres de l’IEIM, les profils de ces individus, avec qui nous avons eu l’occasion de nous entretenir, sont riches et variés. Leurs parcours convergent néanmoins vers un désir partagé de contribuer aux débats qui émergent en cette période de bouleversements sociaux, politiques et économiques.

Brice Armel Simeu, doctorant en science politique

Brice est originaire du Cameroun, où il a obtenu une maîtrise en relations internationales avant d’entamer son doctorat à l’UQAM, sous la direction de Michèle Rioux. En tant qu’étudiant, Brice s’est toujours intéressé à l’économie politique, mais aujourd’hui, sa recherche doctorale se penche plutôt sur la question de gouvernance des données et des rapports entre les États et les entreprises du numérique. «  J’observais le poids croissant de ce qu’on appelle les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) dans la gestion des données », nous explique-t-il. Selon lui, la libéralisation économique, qui a permis à ces entreprises transnationales de gagner en force et en importance, a également engendré une déterritorialisation de l’information. « Les données n’ont plus de frontières, et cela soulève des questions importantes. Par exemple, comment les interactions entre les États et les grands acteurs du numérique, avec leur mainmise sur les données des entreprises et des citoyens, va-t-elle se traduire dans les rapports de force ? ».

En tant que chercheur au Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation (CEIM), Brice souhaite également comprendre comment le Québec, dans le cadre de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (« ACEUM », la nouvelle itération de l’ALENA signée en juillet 2020), devra s’appuyer sur des veilles stratégiques à l’international pour anticiper et survivre à des chocs systémiques comme la COVID-19. Cette question de recherche, pour laquelle Brice s’est vu décerner la bourse de l’IEIM et du MRIF, souligne la nécessité d’un renforcement institutionnel, mais aussi d’une prise de conscience collective quant à l’importance des données. Il aimerait vivement participer à éclairer les citoyens et les acteurs publics sur la façon dont la question stratégique de gestion des données agit sur le rapport aux acteurs privés. Sans une certaine forme de régulation sur laquelle les pouvoirs publics exercent toujours une forme d’influence, Brice émet un pronostic inquiétant : il craint qu’un transfert d’autorité risque de s’opérer entre les GAFAM et le gouvernement . « Demain, ce sera peut-être Google qui dira à tel État comment se comporter avec ses données, parce que c’est Google qui les gère. »

Rachida Bouhid, doctorante en administration

Le doctorat que vient d’entamer Rachida s’ajoute à un long parcours professionnel en entrepreneuriat, en enseignement et en management. Après une carrière en administration et gestion de projets, notamment chez Proformax, Sara Lee et Gaz Metro, elle a fondé le Collège Quadrilium, un établissement privé d’enseignement supérieur dont elle a été la présidente et directrice générale jusqu’en 2020. Ayant obtenu sa maîtrise en gestion de projet à l’ESG-UQAM en 2010, c’est vers cette école et son équipe professorale que s’est tournée Rachida lorsqu’elle a pris la décision d’entamer des études doctorales. Travaillant aujourd’hui sous la supervision de Caroline Coulombe et de François Audet, Rachida s’intéresse à la gouvernance des interventions humanitaires et au leadership des équipes en ce qui a trait à l’atteinte des objectifs des projets de développement durable.

Rachida est actuellement attachée à l’Observatoire canadien sur les crises et l’action humanitaires (OCCAH) où elle participe à un projet de recherche sous la direction de Marie-Pierre Leroux, financé par l’IEIM et le MRIF, qui s’intéresse à l’impact de la COVID-19 sur la santé et la sécurité des travailleurs et travailleuses humanitaires sur la ligne de front. « Les entretiens que je réaliserai dans le cadre de ce projet permettront de mettre en lumière les blessures morales que subissent le personnel d’intervention d’urgence », explique-t-elle, « et dont l’impact est particulièrement exacerbé durant la pandémie. » Ainsi, en repérant les déterminants qui peuvent conduire à des enjeux de santé au sein des équipes d’intervention, cette recherche espère révéler les façons dont les organisations humanitaires peuvent ajuster leurs programmes de prévention et de soutien en matière de santé et de sécurité. « Ce sont des blessures qu’on ne voit pas, elles sont rarement apparentes », ajoute-t-elle. « On a longtemps pensé que les intervenants humanitaires disposaient des capacités nécessaires pour assumer et s’approprier ces blessures-là, sachant qu’elles étaient inévitables dans des situations de guerre ou de catastrophe naturelle. » Rachida espère pouvoir contribuer à une meilleure compréhension des contextes comme celui de la crise sanitaire, où les traumatismes, par exemple chez les policiers et les policières et le personnel de santé, s’accumulent à long terme.

Ammar Saed Aldien, LLM et candidat au barreau de New York

Détenteur d’une maîtrise en droit international de la New York University School of Law, Ammar est également un fellow du Centre for Human Rights and Global Justice de cette même université, au travers duquel il s’est vu offrir l’opportunité de collaborer sur un projet de recherche interuniversitaire sur les droits humains et la COVID-19. Aujourd’hui associé à la Clinique internationale de défense des droits humains de l’UQAM (CIDDHU), Ammar attribue son intérêt pour la dimension internationale des droits de la personne au fait d’avoir vécu à Montréal, à Doha et New York. « Ces villes sont de grands centres multiculturels. Pour moi, c’est le fait de côtoyer des gens d’origines diverses qui m’a permis de constater que nos aspirations et nos ressemblances en tant qu’êtres humains emportent sur nos différences. »

Ayant passé son enfance entre le Québec et le Qatar, Ammar a obtenu un baccalauréat en psychologie à McGill avant de repartir vers Doha, grâce à une bourse d’études de l’Université Hamad Bin Khalifa. C’est là qu’il a eu l’occasion de travailler pour un avocat spécialisé en droit international et d’obtenir le grade de Juris Doctor, avant de mettre le cap sur New York.

Les intérêts de recherche d’Ammar se situent principalement dans le domaine du droit à la santé et de l’immigration, à la lumière du droit canadien et international. Le projet financé par le MRIF sur lequel il collabore présentement avec la CIDDHU, sous la direction de Bernard Duhaime et Alejandro Lorite, porte sur la façon dont les violations des droits provoquées par les crises, dont la pandémie de la COVID-19, peuvent se normaliser au fil du temps. « Nous abordons la recherche d’une perspective historique, en analysant par exemple les violations commises à la suite du 11 septembre, tels les augmentations en matière de surveillance, les procès inéquitables, le gel des comptes bancaires», nous explique Ammar. « Il nous est possible de constater que certains abus occasionnés par la crise demeurent courants. Ainsi, nous nous interrogeons à savoir comment ce phénomène se reproduira dans le contexte de la pandémie ».

Meliza Alili, étudiante à la maîtrise en droit international

Détentrice d’un baccalauréat en Sciences politiques de l’UQAM, Meliza Alili a entamé sa maîtrise en droit international en janvier 2020. Elle s’intéresse aux enjeux environnementaux et à la question des droits humains, et travaille présentement pour une organisation à but non lucratif qui promeut l’engagement citoyen de la jeunesse. Meliza est aujourd’hui associée à la CIDDHU, où elle collabore avec Ammar sur le projet de recherche ci-haut mentionné. Lorsque seront terminées ses études, elle souhaite intégrer le milieu académique ou des organisations non gouvernementales.

C’est après avoir effectué un mandat de travail en coopération internationale au Sénégal, avec l’organisme Mer et monde, que se concrétise l’engagement de Meliza auprès des communautés vulnérables. « Mon expérience auprès d’un groupement de femmes qui travaillaient sur un projet maraîcher en Afrique a nourri ma réflexion sur les politiques internationales, le genre et les dynamiques environnementales. Cela m’a également permis de sortir du cadre théorique et de m’approprier la perspective du terrain ». Depuis son retour à Montréal, Meliza a participé à des activités de mentoring auprès d’une organisation ivoirienne de défense des droits de femmes vulnérables dans le cadre de la prochaine élection présidentielle en Côte d’Ivoire, par l’entremise de la CIDDHU.

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L’IEIM invite ses lecteurs à rester à l’affut des travaux — articles scientifiques et de vulgarisation, communications et recommandations politiques — qui seront réalisés au cours des prochains mois par ces quatre lauréates et lauréats.

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