Retour sur la conférence : « Négociations internationales et changements climatiques »

L'événement a eu lieu le 19 septembre 2023 à l'UQAM

Le 19 septembre dernier se tenait à l’UQAM l’événement de sensibilisation intitulé « Négociations internationales et changements climatiques », qui a rassemblé quelque 80 personnes en personne et en ligne. Organisée en prévision de la prochaine Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28), l’activité était le fruit d’une collaboration entre l’Institut des sciences de l’environnement (ISE), l’Institut d’études internationales de Montréal (IEIM) et la Chaire sur la décarbonisation de l’UQAM. Elle a bénéficié du soutien financier du gouvernement du Québec dans le cadre du Plan pour une économie verte 2030.  

Le mot d’accueil a été prononcé par Claude Codjia, directeur de l’ISE, qui a présenté les objectifs de l’événement : « Nous sommes ici pour montrer un élan, montrer que la communauté civile, les chercheurs peuvent travailler ensemble pour changer les choses. »

Nous avons ensuite eu le plaisir d’entendre les interventions de trois panélistes qui ont offert des regards distincts et complémentaires sur le thème des remises en question et des avancées des conférences sur le climat. 

D’abord, Catherine Viens, chercheuse postdoctorale à l’Institute of Development Studies et professeure associée à l’OCCAH/IEIM, a présenté un survol historique des différentes Conférences des Parties et les grands enjeux de la COP28. « Les COP, a-t-elle rappelé, sont d’importants espaces d’échanges pour la société civile, qui bouillonne d’initiatives. »

Ensuite, Mark Purdon, professeur au Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale et titulaire de la Chaire sur la décarbonisation de l’UQAM, a mis de l’avant le bilan mondial de l’Accord de Paris et l’importance du Bilan mondial (ou “Global Stocktake”) et du financement insuffisant pour les pays en développement. « L’ONU, a-t-il-par ailleurs souligné, n’est pas le seul endroit où ça se passe en matière de négociations internationales climatiques. »

Enfin, Patrick Charland, professeur titulaire au Département de didactique de l’UQAM et cotitulaire de la Chaire UNESCO de développement curriculaire, a complété la table ronde en intervenant sur la question de l’éducation verte dans la lutte globale aux changements climatiques. Pour lui, il est clair que « les attentes sont immenses pour l’éducation à la COP28 » et qu’il est « important d’adopter une approche systémique pour changer les systèmes éducatifs ». 

En deuxième partie d’événement, une allocution remarquée du diplomate canadien et fellow de l’IEIM, Guy Saint-Jacques, qui fut présenté par François Audet, directeur de l’IEIM, a porté sur les négociations climatiques et les limites de l’approche actuelle. Le conférencier, qui a été négociateur en chef et ambassadeur pour les changements climatiques du Canada de 2010 à 2012, a notamment soulevé le problème du consensus qui doit être obtenu pour toutes les décisions prises en lien avec la Convention-cadre. Selon lui, « il ne faut s’attendre à aucun miracle à Dubaï, la COP28 n’ayant pas fait l’objet de suffisamment de travail préparatoire ».  

Au sujet de la Chine, responsable de 30% des émissions de GES, il a parlé d’un bilan mitigé. « Le pays, a-t-il rappelé, en fait beaucoup pour développer le secteur des énergies renouvelables. Mais il s’agit toujours de l’endroit au monde où il se construit le plus de centrales de charbon. »

Devant le constat que « l’urgence des changements climatiques n’ira qu’en s’accélérant », il a prôné trois séries de mesures : 

  • Miser sur une solution contraignante, afin que les principaux pays émetteurs réduisent considérablement leurs émissions, en citant l’exemple l’idée du Club climat portée par le G7, avec des pénalités pour les pays récalcitrants. 
  • S’inspirer de l’Union européenne et adopter une taxe carbone aux frontières visant les importations de certains produits polluants.  
  • Négocier un accord de libre-échange sur les énergies propres pour permettre aux différents pays d’accroître leurs connaissances au regard des nouvelles avancées technologiques. 

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