Retour sur la table ronde de l’IEIM – 5 mois de pandémie : état des lieux
L'événement a eu lieu le 2 septembre 2020
Mercredi dernier, le 2 septembre, l’IEIM amorçait sa programmation pour une nouvelle année académique en faisant un retour les contributions de ses unités membres en matière de recherche sur la COVID-19. Animée par Caroline Coulombe (OCCAH), la table ronde pluridisciplinaire rassemblait une variété de perspectives autour de deux grandes questions communes : Quelles sont les tendances observées au cours des derniers mois? Et, à quoi pouvons-nous nous attendre pour la suite?
Michèle Rioux (CEIM) a abordé la question des relations économiques mondiales, et la façon dont la pandémie contribue à l’accélération de certaines tendances, notamment l’iniquité et l’instabilité. Elle pourrait exacerber le conflit et la rivalité, mais également favoriser des changements structurels qui verraient une meilleure intégration de l’économie locale aux marchés mondiaux.
L’intervention de Frédérick Gagnon (Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandudrand) s’est quant à elle tournée vers les relations commerciales sino-américaines et l’impact de la COVID-19 sur les élections présidentielles. La stratégie électorale républicaine mise sur l’enjeu de loi et d’ordre, plutôt que sur la lutte contre la pandémie, qui pourtant demeure l’enjeu le plus important pour les Américains.
Yannick Hémond (OCCAH) a porté un regard analytique sur la gestion de crise et des risques en sol québécois. L’emphase sur la santé publique a révélé des angles morts, particulièrement sur le plan psychosocial de la population. L’incapacité de définir la fin de la crise exige un ajustement des mécanismes de gestion et d’apprentissage institutionnel.
Abordant l’enjeu de l’éducation, Olivier Arvisais (Chaire UNESCO de développement curriculaire) a lui aussi souligné l’impact psychosocial de la fermeture des écoles. Au total, 1,5 milliard d’enfants ont connu des chambardements dans leur parcours éducatif, dont 500 millions pour lesquels la continuité à distance n’a pas été possible. La pandémie a donc exacerbé certaines inégalités au sein du système éducatif québécois, mais également à l’échelle globale.
Finalement, Marie-Ève Carignan (Chaire UNESCO-PREV, Université de Sherbrooke) a offert une analyse des enjeux médiatiques, notamment en matière de désinformation et d’adhésion aux thèses complotistes. Les recherches auxquelles elle participe ont pu dresser certains facteurs de corrélation avec l’adhésion aux théories du complot, dont la méfiance à l’égard des autorités publiques, l’activité sur les médias sociaux, l’anxiété et le niveau d’éducation.
L’IEIM souhaite remercier les intervenants et intervenantes de cette table ronde pour leurs contributions fort pertinentes. Nous remercions également les membres du public qui ont contribué à la discussion ainsi que le Ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec pour son soutien financier.
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