Retour sur la conférence : « L’impact genré des conflits armés et l’application du droit international humanitaire »

L’évènement a eu lieu le 1er février 2023 à l’UQAM

Le 1er février dernier se tenait à l’UQAM la Conférence québécoise sur le Droit International Humanitaire 2022-2023. L’évènement a été organisé conjointement par la Croix Rouge canadienne et l’Institut d’études internationales de Montréal (IEIM), avec la collaboration de l’Observatoire canadien sur les crises et l’action humanitaires (OCCAH).  

La conférence portait sur l’impact genré des conflits armés et l’application du droit international humanitaire. Elle visait à rappeler que, dans le cadre des conflits armés, les situations de violence touchent différemment les acteurs en fonction de leur genre, en plus d’exacerber des dynamiques de pouvoir et les inégalités préexistantes à l’émergence des hostilités. La Conférence permettait ainsi aux panélistes de présenter les outils développés par le droit international et humanitaire pour lutter contre ces violences et injustices, par différents organes intervenant sur le terrain ou s’inscrivant dans un effort de recherche académique. Nous sommes ravis d’avoir pu accueillir une salle comble dans les locaux de l’UQAM grâce à la participation de 70 personnes en présentiel alors qu’une centaine d’inscrit.es nous suivaient à distance.  

Après un mot d’accueil de Caroline Doyon, directrice adjointe de l’IEIM et de Sophie Rondeau, directrice et conseillère juridique pour la Croix-Rouge canadienne qui animait également les échanges de cette rencontre, la Conférence a débuté par une capsule d’introduction revenant sur la définition de Droit International Humanitaire (DIH) présentée par Fanny Dagenais-Dion, candidate à la maîtrise en droit à l’UQAM et coordonnatrice DIH, Est du Canada, pour la Croix-Rouge canadienne.   

Nous avons ensuite eu le plaisir d’entendre les interventions de quatre panélistes aux horizons professionnels multiples, tous et toutes lié.es à l’action humanitaire.  

Marie Lamensch, coordinatrice de projets MIGS de l’Université Concordia et membre associée de l’Observatoire de géopolitique & Observatoire des conflits multidimensionnels, a présenté une communication dans laquelle elle proposait de dépasser les stéréotypes de genre afin de mieux évaluer l’agentivité des femmes s’engageant dans les conflits armés, à travers une analyse comparée du conflit ukrainien et de l’implication des femmes dans les activités du groupe Boko Haram, à l’est du Nigeria.  

Cette première présentation a été suivie par l’intervention du Major Jean-François Guay, avocat militaire et instructeur en droit des conflits armés au Centre de droit militaire des Forces canadiennes. Cette présentation a été l’occasion de revenir sur les mesures engagées par le Canada pour promouvoir et faire respecter le droit international humanitaire au sein des forces armées, et y intégrer les perspectives liées aux questions du genre.  

Après une période d’échange très enrichissante, nous avons reçu le témoignage d’Ashak Sheriff, directeur régional pour l’Afrique de la Croix-Rouge canadienne. Il nous a proposé de revenir sur l’évolution de la prise en compte des dynamiques de genre au Mali, après avoir passé plus de 10 ans à vivre et à travailler entre ce territoire et la Côte d’Ivoire en tant que responsable de la supervision régionale et de la gestion des opérations pour le Réseau Aga Khan pour le développement notamment.  

Enfin, Chloé Cébron, conseillère principale au plaidoyer pour l’ONG Médecins du Monde Canada, est quant à elle revenue sur les enjeux liés à la prise en compte, au respect et à l’application des droits à la santé sexuelle et reproductive dans les conflits armés (DSSR). Après une éclairante présentation sur la pertinence du droit international et humanitaire pour engager une amélioration de la prise en compte des DSSR, elle a proposé de poser un regard critique sur les organes humanitaires en rappelant que les avancées n’étaient pas à la hauteur de l’urgence vécue par les populations touchées par la violence des conflits armés, alors que chaque amélioration reste dépendante et donc fragilisée par le contexte politique duquel elle dépend. La panéliste proposait de revenir sur différentes recommandations permettant d’améliorer la bonne prise en compte des enjeux liés au respect des DSSR, comme la mise en place de services spécialisés, la mise en valeur et le financement des associations locales de femmes engagées dans la lutte pour ces droits, ou encore, l’amélioration de la récolte d’informations relatives aux DSSR des populations touchées par des conflits armés.   

François Audet, directeur de l’Observatoire canadien sur les crises et l’action humanitaire a finalement présenté le mot de clôture de cet évènement, dans lequel il a rappelé les liens forts qui unissent l’IEIM à la Croix-Rouge Canada qui ont le plaisir de collaborer chaque année afin de permettre la tenue de tels évènements réunissant le monde académique, diplomatique et de l’action humanitaire.  

Pour consulter les photos de l’évènement, consultez l’album sur notre page Facebook.

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