De nos jours, la religion est pratiquée et perçue par les croyants et les non croyants au sens pluriel. Depuis l’avènement de la modernité et l’expansion du capitalisme avec ses mouvements coloniaux, les interactions se sont multipliées entre groupes humains, peuples et civilisations de différentes composantes et origines. Ces contextes permettront la découverte, de communautés et de peuples ayant leurs propres croyances, rites et représentions religieuses. Une telle découverte entraîna soit la curiosité et/ou la soif de savoir et de comprendre la religion des autres et leurs croyances, soit un regard dédaigneux vis-à-vis de la religion des autres, particulièrement dans les travaux des orientalistes et dans les approches des sciences sociales basées sur des visées colonialistes et des jugements à caractère ethnocentrique qui masquent les diversités, les variations et les différences dans les modes de vie des peuples, leurs religiosités et leur relation au sacré. L’ère de la mondialisation impliqua une homogénéisation des modes de vie, une pluralité des visions du monde et la diversité des facteurs inhérents au sacré. La facilité des déplacements des hommes et des objets réels ou virtuels et la rapidité des échanges économiques et symboliques, a permis l’émergence de plusieurs « offres » des différentes religions, qu’elles soient monothéistes ou non qui se donnent à voir comme une offre plurielle à ses clients. Une pluralité permettant de distinguer les traits caractéristiques de chaque religion. Bien que cette pluralité soit perçue par certains comme la source d’un enrichissement du sacré et d’un élargissement des cercles des croyances, celle-ci est aussi utilisée par d’autres adeptes pour marquer la supériorité d’une religion sur une autre ou l’élimination de l’autre différente et parfois l’utilisation de la violence pour garantir sa pérennité, ce qui aboutit à toutes les formes de repli identitaire, d’intégrisme et de violence. La cartographie mondiale et plurielle des religions concorde avec des tendances, des faits et des transformations essentielles, à savoir : Identités ouvertes ou fermées ? Dialogue ou conflit des religions ? Tolérance ou violence des religions ? Foi ou pratique ? Voies modérées ou radicalismes violents ? Cette cartographie est une matrice essentielle dans la production des conceptions, des approches et des résultats pluriels dans les sciences sociales. Tout cela nous a motivé à opter pour » Religions, identités, pratiques et perspectives plurielles » comme titre à cette deuxième rencontre qui porte sur « Les religions et sciences sociales ». Une rencontre qui s’inscrit dans la continuité de la précédente qui avait abordé une thématique axée sur « Les méthodes et les approches des sciences sociales du religieux, entre permanence et changement ». La tenue de cette deuxième édition vient suite aux recommandations, conclusions et horizons de la première rencontre, elle renforce l’idée qu’il faut traiter la religiosité dans sa présence plurielle dans les faits et non dans les conceptions des théologiens et des théoriciens. Dès lors, se confirme l’importance de centrer le regard sur la pluralité des religions et ses différentes dimensions au niveau des pratiques de la religiosité et de la production des rites, et suivant les conflits et la diversité identitaire. Les axes thématiques du colloque sont : 1- Premier axe : Violence des identités et radicalismes.
2- Deuxième axe : Pluralité des rites, des croyances et des formes de religiosité.
3- Religion, perspectives et enjeux.
Responsables de la mise en œuvre :
Mounia Aït Kabboura Université de Quebec à Montréal-Canada
Mohammed Ababou Université sidi Mohamed Ben abdellah, Fès-Maroc
Mohamed Fadil Université sidi Mohamed Ben abdellah, Fès-Maroc
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