Présentation du projet Sami – Étude du curriculum créé et implanté par l’État islamique en Irak en vue de soutenir les initiatives d’éducation en situation de crise et le développement de narratifs pour contrer la radicalisation et la violence
Mercredi 16 octobre 2019 de 12h30 à 13h30, salle A-1715, pavillon Hubert-Aquin (UQAM)
Olivier Arvisais, Directeur scientifique de l’OCCAH présente le 16 octobre 2019 à l’UQAM de 12 h 30 à 13 h 30 le sujet suivant: «Présentation du projet Sami – Étude du curriculum créé et implanté par l’État islamique en Irak en vue de soutenir les initiatives d’éducation en situation de crise et le développement de narratifs pour contrer la radicalisation et la violence».
Les conflits armés sont présents à l’échelle internationale et produisent des impacts majeurs dans toutes les dimensions de l’activité civile, dont l’éducation. Les impacts des conflits sur l’éducation sont susceptibles de produire des effets à long terme liés au phénomène de la radicalisation et qu’il est important d’étudier. Cependant, il existe un manque de connaissances sur les relations entre conflit et éducation (Lanoue & Pilon, 2007) et sur les effets des guerres sur les trajectoires scolaires des populations déplacées (Mimche & Tanang, 2013). Or, les conflits armés les plus récents ont de plus en plus d’impact sur les populations civiles : ils sont plus meurtriers et détruisent davantage d’infrastructures civiles comme les hôpitaux et les écoles (Save the Children, 2013; UNICEF, 2008). Ces conflits exposent particulièrement les enfants au risque (Dryden-Peterson, 2015). Ils entrainent également des interruptions plus ou moins longues de leur parcours scolaire. Ainsi, on estime que la moitié des enfants non scolarisés présentement vit ou vivait dans un pays touché par une guerre ; les conflits armés constituent de ce fait l’une des barrières les plus importantes à l’accès à l’éducation (UNHCR, 2016 ; Dryden-Peterson, 2011).
Le récent conflit en Irak (et en Syrie) représente toutefois une situation particulière, parce que, dans les territoires sous son contrôle, l’ÉI a volontairement remplacé les systèmes éducatifs des gouvernements irakien et syrien par un système éducatif qui lui est propre. Ce système fut présenté comme une des premières pierres à l’édifice du Califat, ce nouvel État islamique, et il a pu être mis en place et appliqué pendant près de trois ans, entre 2014 et 2017, contraignant des centaines de milliers d’enfants à le suivre. Les autorités irakiennes, ainsi que plusieurs ONG internationales, doivent maintenant assurer leur retour au sein du système scolaire irakien formel. Il s’agit évidemment d’un défi majeur, car leurs besoins éducatifs sont urgents et complexes, mais également parce qu’il existe très peu de connaissances sur leur vécu scolaire récent pour bien guider les interventions.
Dans le cadre de cette communication, les résultats d’une étude du curriculum implanté seront présentés. Ces données permettent de contextualiser l’étude du matériel scolaire produit par l’ÉI précédemment réalisée par notre équipe, en recueillant des informations sur la manière dont celui-ci a été utilisé en classe. Nos résultats renseignent (1) sur la façon dont le curriculum a été présenté aux acteurs du système éducatif, (2) sur la façon dont ils ont été formés à son implantation et (3) selon leurs pratiques déclarées, c’est-à-dire dans quelle mesure il a été appliqué à l’échelle de la classe. La perspective des acteurs qui ont été actifs sur le terrain contribue à obtenir une vision plus juste et plus précise du vécu éducatif des jeunes scolarisés sous l’ÉI.
Cette présentation sur invitation seulement s’inscrit dans le cadre d’un projet initié par l’Observatoire canadien sur les crises et l’action humanitaire.
Inscription obligatoire, une confirmation de participation à l’événement est requise.