Premier événement de la série de conférences « La Diaspora sud-asiatique : politique, genre et rituels »
Jeudi 27 janvier 2022, 12h30, en ligne
Série de conférences «La Diaspora sud-asiatique: politique, genre et rituels»
Centre d’études et de recherche sur l’Inde, l’Asie du Sud et sa diaspora (CERIAS)
Pour voir la programmation complète: https://conferences-cerias.uqam.ca/
Première conférence de la série – 27 janvier 2021 – animée par Serge Granger et Catherine Larouche
Que reste-t-il des « eaux noires » (kālāpāni)?
Le tabou migratoire hindou à l’épreuve des migrations des prêtres de la diaspora tamoule
Dans l’optique d’interroger certaines dynamiques contemporaines des frontières sociales et territoriales de l’hindouisme, cette présentation traite de l’interdit brahmanique du voyage hors de l’Inde à partir du point de vue de prêtres brahmanes qui ont émigré pour travailler dans les temples hindous de la diaspora tamoule. Le péché que pouvait représenter pour les hautes castes la traversée des « eaux noires » (kālāpāni) de l’Indus et de l’océan Indien est aujourd’hui bien loin de dissuader ces prêtres de temple de voyager ou d’émigrer, et leurs circulations professionnelles participent pleinement de la transnationalisation contemporaine de l’hindouisme. Pour autant, cela ne remet aucunement en cause, selon eux, l’unicité et la primauté du territoire de l’Inde en termes de vertus rituelles, sociales et sotériologiques. De même, les frontières sociales établies vis-à-vis des non-hindous ou des non-brahmanes ne sont pas davantage contestées par ces migrations, puisque le contact avec des individus et des substances considérées comme impures reste une préoccupation majeure pour ces prêtres migrants. Au final, ce qui demeure pour eux de l’interdit de traverser les « eaux noires » n’est donc pas tant la faute ou la culpabilité d’être parti ailleurs, mais l’enjeu du contact avec l’Autre.
Conférencier:
Pierre-Yves Trouillet, CNRS, Laboratoire Passages (Universités de Bordeaux)
Diaspora et corporéité : rituels et identifications hindous à La Réunion
Dans l’optique d’interroger certaines dynamiques contemporaines des frontières sociales et territoriales de l’hindouisme, cette présentation traite de l’interdit brahmanique du voyage hors de l’Inde à partir du point de vue de prêtres brahmanes qui ont émigré pour travailler dans les temples hindous de la diaspora tamoule. Le péché que pouvait représenter pour les hautes castes la traversée des « eaux noires » (kālāpāni) de l’Indus et de l’océan Indien est aujourd’hui bien loin de dissuader ces prêtres de temple de voyager ou d’émigrer, et leurs circulations professionnelles participent pleinement de la transnationalisation contemporaine de l’hindouisme. Pour autant, cela ne remet aucunement en cause, selon eux, l’unicité et la primauté du territoire de l’Inde en termes de vertus rituelles, sociales et sotériologiques. De même, les frontières sociales établies vis-à-vis des non-hindous ou des non-brahmanes ne sont pas davantage contestées par ces migrations, puisque le contact avec des individus et des substances considérées comme impures reste une préoccupation majeure pour ces prêtres migrants. Au final, ce qui demeure pour eux de l’interdit de traverser les « eaux noires » n’est donc pas tant la faute ou la culpabilité d’être parti ailleurs, mais l’enjeu du contact avec l’Autre.
Conférencière :
Natalie Lang, Asia Research Institute, National University of Singapore
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