Résumé : Les dernières élections en Bolivie dévoilent un processus social et politique très complexe. Les partis politiques de l’opposition n’ont pas pu faire face à la machine électorale du parti d’Evo Morales qui a emporté les élections avec 61,36 % des votes, obtenant les deux tiers dans les deux chambres. Cet article explique les raisons par lesquelles le MAS a réussi à s’imposer comme force hégémonique, et cela au détriment de l’opposition de droite et de gauche qui n’a pu convaincre la population. Le MAS a su s’imposer dans tout le territoire national et même dans les régions qui faisaient jadis partie de l’opposition. Cela montre en fait que le MAS s’est présenté sur un jour nouveau et a réussi à convaincre et à coopter certains mouvements sociaux et secteurs affairistes. Le troisième mandat d’Evo Morales ouvre la possibilité d’un renforcement du « capitalisme andin amazonien », décrié par certains peuples autochtones, mais qui devrait permettre l’industrialisation du pays. Toutefois, malgré les progrès macroéconomiques, la Bolivie fait face à plusieurs problématiques qui devraient être prioritaires pour le gouvernement dans ce troisième mandat consécutif : la violence faite aux femmes et aux enfants, la question de l’autonomie indigène et le passage d’une économie exportatrice de matières premières à une économie avec de la valeur ajoutée.
Mots-clés : élections 2014 ; Bolivie ; Evo Morales ; partis de droite ; partis de gauche ; hégémonie politique ; Mouvement au socialisme
Resumen :
Los resultados de las últimas elecciones en Bolivia revelan un proceso social y político muy complejo. Los partidos políticos de la oposición no pudieron hacerle frente al aparato electoral del partido de Evo Morales, el MAS, que ganó las elecciones con el 61,34% de votos, obteniendo así los dos tercios en las dos cámaras. Este artículo explica las razones por las cuales el Movimiento al Socialismo logró imponerse como fuerza hegemónica en detrimento de la oposición tanto de derecha como de izquierda que no logró convencer y llegar a la población. El MAS se impuso en todo el territorio nacional e incluso en las regiones tradicionalmente opositoras. Esto muestra que, gracias a un discurso moderado, el MAS logró convencer y cooptar a ciertos movimientos sociales y algunos sectores industriales y de la elite comercial. El tercer mandato de Evo Morales debería reforzar el proyecto de « capitalismo andino amazónico » que apunta a la industrialización del país y que es vivamente criticado por los pueblos indígenas. Sin embargo y a pesar de los buenos resultados macroeconómicos, Bolivia debe afrontar problemáticas sociales no resueltas que deberían convertirse en prioridad durante el tercer mandato de Morales : la violencia contra las mujeres y los niños, la cuestión de las autonomías indígenas originarias campesinas y el paso de una economía exportadora de materias primas a una economía con valor añadido.
Palabras clave: elecciones 2014; Bolivia; Evo Morales; partidos de derecha; partidos de izquierda; hegemonía política ; Movimiento al Socialismo
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