Les coulisses de la diplomatie onusienne

Dans une ambiance intimiste, le balado « Coup de fil diplomatique » de l’Institut d’études internationales de Montréal (IEIM) vous propose des regards uniques sur différents enjeux de politique étrangère. Le temps d’un appel, plongez-vous avec nos expert.es dans les grands dossiers de la diplomatie d’hier et de demain.

Les coulisses de la diplomatie onusienne (1/2)

Dans ce double épisode, Henri-Paul Normandin, diplomate canadien et ex-représentant permanent adjoint aux Nations Unies (2006-2010), nous partage son expérience au sein de l’enceinte onusienne.

Dans la première partie de l’entretien, nous explorons les coulisses de la diplomatie onusienne : que fait l’ONU ? Comment se déroulent les négociations dans son enceinte ? Comment le Canada s’inscrit-il dans cette diplomatie mondiale, souvent critiquée pour ses lourdeurs et son inefficacité ?

Extraits:

La période de septembre [aux Nations Unies] m’a beaucoup marqué, il y a une panoplie de rencontres […], on a de la difficulté même à en faire la liste.  Je peux vous dire que c’est tout un casse-tête d’organiser ça à chaque année mais […] ça fait partie de la routine, c’est un moment important.

Le gros du travail de négociation aux Nations Unies se fait de façon informelle, 80% du travail est de nature informelle. […] C’est un processus très complexe qui n’est pas linéaire.

Quand je présidais le Comité des opérations de maintien de la paix, il fallait adopter un très long rapport par consensus […]. Je me souviens toujours d’une année où […] on se battait sur le choix du « et » ou du « ou » dans un paragraphe […]. On dit parfois que la diplomatie, c’est une question de virgule – moi je l’ai vécu.

C’est peu connu mais c’est un Canadien qui a rédigé […] les premières ébauches de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Il était fonctionnaire aux Nations Unies, il s’agit de John Humphrey qui était professeur de droit à l’Université McGill, que j’ai eu l’honneur d’avoir comme professeur.

Le Canada a été à l’avant-scène pour des initiatives phares aux Nations Unies, il y en a trois qui me viennent à l’esprit : la création du Tribunal pénal international – le Canada était un champion de l’idée et a vraiment piloté les négociations, ensuite la reconnaissance par les Nations Unies du concept de « responsabilité de protéger » […] et enfin le traité pour bannir les mines antipersonnel, ça aussi c’était l’œuvre du Canada avec d’autres alliés.

– Henri-Paul Normandin

Une émission préparée par Djamila Mones, animée par Kim-Mi Bui.

Pour écoutez la deuxième partie de l’entretien avec Henri-Paul Normandin, cliquez ici.