Impacts des algorithmes de recommandation des plateformes de streaming sur la protection de la vie privée des utilisateurs canadiens

À l’occasion de la Journée mondiale de la Protection des Données (28 janvier), la Société Internet du Québec (ISOC Québec, section québécoise de l’Internet Society) est heureuse de dévoiler sa dernière étude menée dans le cadre du projet de recherche intitulé « Alter Algo, les algorithmes sont-ils vraiment nos alter ego numériques ? ». Réalisée entre 2020 et 2021 grâce au soutien financier du Commissariat à la Protection de la Vie Privée du Canada (CPVP), cette recherche étudie les perceptions et évalue la confiance qu’ont les utilisateurs canadiens dans les processus de collecte, de traitement et d’exploitation de leurs données personnelles et de leurs données d’usage à des fins de recommandation personnalisée par les algorithmes des plateformes de streaming (audiovisuels et musicaux).

Selon Destiny Tchéhouali, professeur de communication internationale et co-titulaire de la Chaire Unesco en communication et technologies pour le développement à l’UQAM, cette recherche « montre à quel point les plateformes de streaming peuvent influencer et orienter les choix de consommation culturelle, tout en priorisant la satisfaction de leurs propres ambitions et intérêts commerciaux, grâce aux algorithmes de recommandation personnalisée et aux pratiques de profilage. Ces systèmes de recommandation et ces pratiques de profilage manquent de transparence, ne garantissent pas toujours la découverte et la consommation d’une diversité de contenus et s’appuient par ailleurs sur des politiques de confidentialité qui ne protègent pas adéquatement ou suffisamment la vie privée des utilisateurs canadiens. »

Toujours selon le professeur Tchéhouali, « les préoccupations face auxquelles nous devrions maintenir une vigilance accrue sont ainsi multiples, notamment : 1) le consentement des individus par rapport aux finalités de la collecte et du traitement de leurs données ; 2) l’identification des utilisateurs par la combinaison de plusieurs renseignements personnels ; 3) l’accès et le contrôle que peuvent exercer les utilisateurs sur leurs données d’usage ; 4) l’utilisation des recommandations personnalisées à des fins publicitaires; 5) la transparence dans les critères de recommandation des algorithmes et l’explicabilité des prises de décision automatisée ; ainsi que 6) le risque de réduction de la diversité au niveau des contenus suggérés aux utilisateurs. »

Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter les documents en ligne suivants:

• Le rapport complet
  

• Le communiqué et les faits saillants de l’étude