Cahiers de recherche du CEIM, No. 01-09, septembre 2001. C’est sur un compromis que le nouvel ordre économique international fut
construit : la souveraineté des États et leur droit d’intervention étaient reconnus sur
le plan économique mais, au niveau international par contre, l’exercice de ce droit
se trouvait subordonné à la reconnaissance juridique de deux principes, l’égalité de
traitement et la liberté de commercer. Comme le souligne Graz, ce compromis
marque la première véritable tentative de concilier, sur une très large échelle,
libéralisme et interventionnisme, d’une part, multilatéralisme et autonomie
nationale, d’autre part. On peut également dire, avec Ruggie1, que le libéralisme
était « encastré » mais cet encastrement était national et, de surcroît, le compromis
était fragile. Non pas tant parce que l’action des États était désormais soumise aux
engagements souscrits sur la scène internationale, mais plutôt parce que, pour la
première fois, la liberté de commercer prenait forme de droit dans les relations
économiques entre les États. Toujours est-il que, pendant trois décennies, les
entreprises furent soumises à des contrôles, règles et autres prescriptions de
résultats qui, sans totalement freiner leur transnationalisation, les ont privées de la
marge de manoeuvre souhaitée pour organiser leurs activités sur une échelle
planétaire. (Suite dans le document joint)
Documents joints