
Global Diplomacy Lab: la vidéo des meilleurs moments du panel sur la Ville intelligente comme diplomate numérique est maintenant disponible
3-6 novembre 2016
Au cours des dix dernières années, nous avons assisté à de profondes transformations sociales, économiques et politiques. Le monde devient de plus en plus complexe, et l’équilibre du pouvoir entre gouvernements nationaux et acteurs non étatiques évolue rapidement sous l’effet de la progression généralisée des nouvelles technologies.
Plus tôt ce mois-ci, la plus vaste cyberattaque jamais enregistrée a paralysé Internet dans de nombreuses régions des États-Unis et de l’Europe. Un déni de service coordonné contre l’entreprise privée Dyn a rendu d’importants sites Web comme ceux de Twitter, de Netflix, de Reddit, d’AirBnB, de CNN, du New York Times et du Wall Street Journal inaccessibles à des dizaines de millions de personnes.
Divers incidents – par exemple, la publication de courriels internes de la campagne de Hillary Clinton à la présidence des États-Unis; les cyberattaques répétées contre gouvernements, entreprises et organisations de la société civile; et la façon dont des groupes terroristes propagent la haine sur Internet et recrutent des combattants étrangers au moyen de médias sociaux et d’applications de messagerie – donnent toute la mesure du défi que pose l’univers du numérique sur le plan de la sécurité internationale, de la diplomatie mondiale ainsi que des enjeux de stabilité économique et politique.
En vérité, gouvernements et organismes internationaux ont tardé à s’adapter aux progrès technologiques fulgurants qui ont marqué le début du nouveau siècle. Or, ensemble, les universités peuvent jouer un rôle clé dans l’étude des effets de la technologie sur les relations internationales et communiquer ce savoir aux administrateurs gouvernementaux afin qu’ils soient en mesure de prendre des décisions plus éclairées sur des questions d’importance locale, nationale et mondiale.
La semaine dernière, l’Université Concordia et l’Université du Québec à Montréal ont uni leurs forces pour tenter de trouver des solutions à certains des plus grands défis du numérique auxquels les gouvernements doivent faire face. Chercheur.e.s, praticien.e.s et étudiant.e.s ont discuté des possibilités que les nouvelles technologies apportent au domaine des relations internationales en vue de définir cette nouvelle cyberdiplomatie qui prend forme au sein de tous les ordres de gouvernement.
Nos deux universités ont accueilli à Montréal le Global Diplomacy Lab, initiative novatrice du ministère des Affaires étrangères de l’Allemagne. La métropole québécoise est d’ailleurs la première ville nord-américaine à recevoir cet événement, où plus d’une cinquantaine de jeunes leaders en relations internationales issus de gouvernements, d’organisations internationales, d’universités, d’organismes de la société civile ou d’entreprises privées du monde entier se sont réunis et ont interagi avec des diplomates canadiens et d’autres experts.
Qu’il s’agisse, d’une part, d’extrémisme en ligne et de menaces à la cybersécurité, ou d’autre part, de gouvernance d’Internet et du rôle des villes comme cyberdiplomates, les aspects négatifs et positifs des nouvelles technologies se répercutent sur chacun et chacune d’entre nous. Le thème de la conférence de l’UNESCO qui s’est déroulée la semaine dernière à Québec, « Internet et la radicalisation des jeunes », nous le rappelle d’ailleurs avec grande pertinence.
Si une chose nous semble déjà évidente, c’est la nécessité d’aborder ces défis dans un esprit de collaboration et d’épouser une forme de diplomatie plus inclusive qui déborde du cadre politique traditionnel et accorde une place à de nouveaux acteurs. Le Global Diplomacy Lab offre une plateforme propice à ce type d’échange ainsi qu’un exemple concret des processus à intervenants multiples qui devront être intégrés aux modèles de gouvernance pour stimuler le dialogue et la formation de consensus au sein d’un grand nombre de parties prenantes étatiques et non étatiques.
Auteurs : Kyle Matthews est directeur adjoint principal de l’Institut montréalais d’études sur le génocide et les droits de la personne de l’Université Concordia. Kim Fontaine-Skronski est directrice adjointe de l’Institut d’études internationales de Montréal de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Diego Osorio est consultant en reconstruction après les conflits ainsi que membre associé de la chaire Raoul-Dandurand de l’UQAM et de l’Institut montréalais d’études sur le génocide et les droits de la personne de Concordia. Tous trois sont membres du Global Diplomacy Lab.