
Être musulman et minoritaire en contexte musulman : le cas des chiites au Sénégal
Mercredi 27 avril 2022, 10h, en ligne
Résumé de la conférence :
Traiter de la communauté chiite au Sénégal semble relever d’une gageure. En effet, si la quasi-totalité des musulmans sénégalais se considère comme sunnite, les chiites sénégalais sont moins connus. Cela n’est guère surprenant si l’on sait que ces derniers – qu’ils soient duodécimains, ismaéliens, ou encore bohras – constituent une minorité peu visible dans la plupart des pays ayant des populations musulmanes, excepté l’Iran, l’Irak, l’Azerbaïdjan, le Bahreïn, etc., où ils sont majoritaires. Pays à grande majorité musulmane, l’islam a réussi à imprimer au Sénégal une trace indélébile depuis le 11e siècle. De toute évidence, l’empreinte du sunnisme y est historiquement ancrée tant dans la période précoloniale, que durant la colonisation. Pour ce qui est du chiisme, bien qu’il faille relever l’existence d’un pluralisme religieux depuis la fin des années 70, force est de reconnaître que les musulmans chiites, numériquement minoritaires, sont moins visibles dans le paysage religieux et dans l’espace public, encore moins mesurables statistiquement en l’absence d’indicateurs officiels sur eux. L’objectif de cette communication est de revenir sur cette communauté, ses acteurs, ainsi que ses spécificités. Dispose-t-elle d’instances représentatives à l’échelle nationale tant sur le plan politique que religieux ? Quelles sont les stratégies qu’elle met en œuvre pour renforcer sa visibilité et attirer de nouveaux membres ?
Conférencier : Mohamed Sakho
Mohamed Sakho Jimbira est docteur en sciences de l’information et de la communication et chercheur associé à la Chaire ICAO, ainsi qu’au Laboratoire Lorrain de Sciences Sociales (2L2S). Ses travaux de recherche portent sur les usages des technologies numériques d’information et de communication dans les contextes français et sénégalais. Depuis une perspective critique et descriptive, le point central est mis, d’une part, sur le rapport entre islam et usages d’internet et des médias socionumériques ; d’autre part, sur la manière dont les individus appartenant aux groupes sociaux minoritaires et/ou minorisés mobilisent ces outils numériques aux fins de communication, de réseautage, de visibilité, de reconnaissance, etc.
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