Cinquième conférence de la série « À la fois autochtones et indiens : Réalités et enjeux adivāsi en territoire sud-asiatique »

Jeudi 17 novembre 2022, 12h30-14h00, en ligne

Première conférence: Syncrétisme religieux, castes et résistance : négociation identitaire à travers les rites de possession des communautés adivāsi du nord du Kerala.  

Résumé 

Par l’étude des pratiques religieuses syncrétiques de l’hindouisme populaire du Kerala, cette présentation retracera les processus historiques et les dynamiques d’intégration de communautés de basses castes (aujourd’hui Scheduled Castes et Scheduled Tribes) dans des rapports socio-économiques agraires structurés par le système des castes. Les pratiques que nous examinerons rassemblent des gens de toutes castes, où chaque groupe offre une contribution spécifique faisant en sorte que différentes conceptions du monde, de la mort, des ancêtres et des dieux cohabitent au sein des mêmes rituels. Lors de grands festivals villageois, certains dieux et déesses, incarnés par des spécialistes de la possession, iront même jusqu’à critiquer directement les discriminations basées sur les castes qui perdurent. Cette situation rappelle que l’intégration des communautés de basses castes dans le modèle socio-économique inégalitaire basé sur le système des castes n’a pas été sans résistance et sans critiques affirmées de ce système idéologique.

Conférencier: Vincent Brillant-Giroux, chercheur associé, CERIAS

Vincent Brillant-Giroux a obtenu un doctorat en anthropologie à l’Université de Montréal, avant de poursuivre des études postdoctorales à l’Université de Toronto, puis de rejoindre le CERIAS à tire de chercheur associé. Il mène des recherches au Kerala, dans le sud de l’Inde, où il étudie les pratiques de l’hindouisme populaire auprès de communautés tribales et de basses castes. À travers l’analyse des discours, dialogues et négociations qui ont lieu lors de ces rituels, il étudie ce que la possession par les dieux et les ancêtres ajoute au rituel, ce qu’elle permet d’accomplir au niveau interactionnel en termes d’éthique, de leadership, de transmission, en tenant compte de l’agentivité des spécialistes et des participants. Ses travaux examinent les dynamiques de transformation des rituels, de même que les volontés de les préserver, afin de mieux comprendre leurs impacts sur des enjeux actuels comme l’inclusion des femmes, et la question des castes et des inégalités.

Deuxième conférence: Contribution des savoirs écologiques locaux dans l’adaptation aux changements environnementaux: exemples en Inde, au Bangladesh et au Vietnam.

Résumé

L’ingénierie agricole conventionnelle domine les politiques agricoles, et les Etats imposent aux communautés paysannes l’adoption de ces techniques agricoles intensives. Et pourtant, ces pratiques dégradent les écosystèmes et tendent à amplifier les aléas (inondations, sécheresses) auxquelles les communautés ont longtemps pu s’adapter grâce à leurs savoir-faire locaux. Alors, comment les savoirs écologiques autochtones permettent aux communautés de s’adapter aux aléas? Et comment les communautés contribuent-elles à la conservation de la Nature et des services écosystémiques?  Cette présentation se fondera sur des exemples de terrain collectés en Inde, au Bangladesh et au Vietnam.

Conférencière: Emilie Crémin, chercheure associée, Université de Glasgow

Emilie Cremin est docteur en Géographie et chercheure associée à l’Université de Glasgow. Après une thèse sur l’adaptation des communautés (Miri/Mising) de la plaine alluviale du Brahmapoutre aux aléas du milieu fluvial (inondations et érosion des berges), elle poursuit ses recherches au sein du projet UKRI GCRF Living Deltas Hub dans lequel elle est chargée de l’évaluation des risques et de la vulnérabilité sociale et environnementale dans les deltas du Gange-Brahmapoutre en Inde et au Bangladesh, du Fleuve rouge et de Mekong au Vietnam.

Information et inscription: https://autochtonieindienneuqam.ca/inscriptions/


Cet événement s’inscrit dans le cadre de la série de conférences virtuelles « À la fois autochtones et indiens : Réalités et enjeux adivāsi en territoire sud-asiatique ». Cette série est organisée par Mathieu Boisvert (Sciences des religions, UQAM), Diana Dimitrova (Institut d’études religieuses, UdM), Serge Granger (École de politique appliquée, USherbrooke) et Catherine Larouche (Anthropologie, ULaval), en collaboration avec le ministère des Relations internationales et de la Francophonie – Québec.

Partenaires

Banque ScotiaMinistère des Relations internationales et de la Francophonie | Québec Faculté de science politique et de droit | UQAM

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