Acceptabilité sociale et post-croissance : Rôle de l’acceptabilité sociale dans l’analyse et la construction de nouvelles formes de sociétés post-croissance
Date limite : 30 avril 2023
Les sociétés démocratiques capitalistes contemporaines sont entrées dans un « moment critique » (Fassin, 2022). La (re)découverte de la notion de limites par les sociétés de croissance – sociétés caractérisées par l’expansion continue des forces productives et dont la quête de croissance économique est présentée comme un horizon indépassable (Latouche, 2009) – est au cœur de ce moment critique. Ces limites qui sont à la fois biophysiques – celles de la planète (Rockström et al., 2009) –, sociales (O’Neill et al., 2018), voire anthropologiques (Madelin, 2017), remettent en question la notion même de « développement » (Rist, 2015).
Sous bien des égards, le temps des ruptures semble amorcé (Aglietta, 2019 ; Boyer, 2020). Face à cette situation, il importe, pour l’ensemble des actrices et acteurs de la société (pouvoirs publics, milieux académiques, sociétés civiles, entreprises, etc.), de trouver de nouvelles voies d’organisations pour résister aux chocs sociopolitiques et environnementaux, tout en s’adaptant à la métamorphose de la planète.
De nombreux courants rassemblés ici sous le terme de « post-croissance » ouvrent la voie vers différents futurs possibles. Dans ces futurs, les sociétés s’affranchiraient de l’idéologie de la croissance économique pour placer « la vie en société (et tout ce qui contribue à son maintien et son épanouissement) à l’intérieur des limites planétaires » (OPCD, 2022). Ces courants peuvent prendre plusieurs formes, telles que la décroissance, l’économie stationnaire, l’économie du donut, etc.
Toutefois, si ces projets de transitions impliquent une transformation radicale des institutions sociales, elles ne peuvent être socialement acceptées sans que l’enjeu de la cohésion sociale ne soit porté au cœur des réflexions. Mais dans le même temps, nous assistons ces dernières années à un phénomène de contestation croissante des décisions publiques, souvent attribué à un conflit des représentations politiques (Foessel, 2022 ; Gendron, 2014). La perte de légitimité des institutions, tant publiques que privées, alimente une réflexion profonde sur le renouvellement des formes de démocratie (Bourg et al., 2017 ; Callon et al., 2001 ; Fung, 2015 ; Rosanvallon, 2011) et rend d’autant plus cruciale la prise en compte de ces aspects dans les projets de transition socioécologique. Le caractère démocratique et émancipateur de cette transition étant d’ailleurs au fondement même de la plupart de ces projets, notamment dans le courant de la décroissance (Abraham, 2019 ; Demaria et al., 2013 ; OPCD, 2022 ; Parrique, 2019).
In fine, c’est bien la question de l’acceptabilité sociale – ici entendu comme « assentiment de la population à un projet ou à une décision résultant du jugement collectif que ce projet ou cette décision est supérieur aux alternatives connues, y compris le statu quo » (Gendron, 2014) – de l’avènement d’une société en post-croissance qui est posée. Nous proposons, dans ce numéro, de nous intéresser collectivement à la question de l’analyse du rôle et de la construction de l’acceptabilité sociale de la post-croissance. Nous attendons des propositions variées pour traiter cette question sous de nombreux aspects. Plus précisément, nous sollicitons, sans nous y restreindre, des propositions qui s’articuleraient autour de l’un ou plusieurs des axes suivants :
- Expérimentations
- Luttes et compromis sociaux
- La constitution des imaginaires sociaux
- Fondements éthiques de la post-croissance
La date limite pour soumettre une proposition (court résumé) est le dimanche 30 avril 2023.
Suite à la validation par le comité éditorial, l’article final sera attendu pour le dimanche 25 juin 2023.
S’en suivra une période de révision. L’article corrigé devra alors nous être renvoyé au plus tard le 30 aout 2023 pour une parution du numéro au début de l’automne 2023.
Les résumés des propositions de communication doivent être envoyés à l’adresse « colin.roberto_steevens@courrier.uqam.ca » en ayant pour objet « REVUE ŒCONOMIA HUMANA », au plus tard le 30 avril 2023.
Pour consulter l’intégralité de l’appel
Comité éditorial:
Charles Duprez, Doctorant, UQÀM / EHESS
Zeynep Torun, Maîtrise, UQÀM
Roberto Colin, Maîtrise, UQÀM