Comment s’assurer de bâtir des projets rassembleurs et porteurs de sens pour la majorité? Quels sont les tenants et aboutissants du concept d’acceptabilité sociale, aujourd’hui nécessaire à la réalisation des projets? Le cheminement des grands projets et des innovations doit aujourd’hui nécessairement passer le test de l’assentiment des citoyens pour assurer sa légitimité. Par contre, c’est loin d’être chose facile de trouver un terrain d’entente entre des visions semblant en apparence diamétralement opposées. Les enjeux sont multiples et les interlocuteurs pluriels. Les visions du progrès sont également multiples et divergent beaucoup entre ce qui est offert et ce qui est souhaité. De ce fait, les décideurs et les promoteurs de projets font de plus en plus face à des contestations organisées. Loin d’apaiser les tensions, tenter d’informer et de convaincre les protestataires du bien-fondé des projets n’est parfois plus suffisant pour garantir l’assentiment des populations, voire la réalisation des projets. Cependant, pour s’en assurer, les controverses doivent être explicitées. C’est à travers le dialogue entre les groupes que des terrains d’entente deviennent possibles et permettent de bonifier des projets grâce à différents types d’expertises, à la fois formelles et informelles. Autrefois confiné aux sphères scientifiques et industriels, le dialogue autour de ces enjeux s’élargit pour inclure plus d’acteurs, dont la population civile et les groupes concernés. L’expertise citoyenne se développa donc pour apporter une autre voix au coeur des débats entourant ces grands projets et l’innovation.
Appel à communications Analyser les dynamiques de l’acceptabilité sociale sous un angle dialogique permet de mettre en lumière les intérêts, la vision du progrès et les valeurs des groupes concernés par un projet ou une décision. L’éclatement et la reconnaissance de ces éléments permettent aux acteurs de trouver des lieux de consensus et même parfois de bonifier les projets grâce à l’inclusion des demandes et préoccupations des parties prenantes. L’acceptabilité sociale a été analysée au Québec sous les angles de la relation au territoire, notamment en ayant pour objet d’études des chantiers d’infrastructures énergétiques, de transports ou encore de construction industrielle. Cependant, d’autres types de projets controversés peuvent aussi être analysés sous la lorgnette de l’acceptabilité sociale. Pensons aux nanotechnologies, à l’intelligence artificielle ou encore à la viande de synthèse. Comment s’assurer alors que les questionnements des citoyens, ayant des visions différentes du développement, soient entendues, voire prises en compte dans la réalisation de ces projets ? En ce sens, l’analyse des modalités de dialogue est également un champ de recherche qui mérite exploration et approfondissement. La recherche dans ce domaine a pour objectif d’analyser le fonctionnement des instances de démocratie intermédiaires à travers plusieurs aspects, telle la prise en compte des interrogations des citoyens et des autres parties prenantes concernées. Les instruments dialogiques sont variables et peuvent être influencés selon différents facteurs (envergure du projet, les critères d’organisation et d’évaluation, les objectifs de mise en œuvre et la constitution des publics concernés). Dans cette optique, de quelle manière peut-on configurer la consultation pour bonifier les projets, et non seulement apaiser les tensions ? À travers ce colloque, nous voulons mettre en lumière, d’une part, les trajectoires de l’acceptabilité sociale concernant les controverses sociotechniques, et d’autre part les modalités du dialogue social entre les acteurs gravitant autour de ces mêmes projets. Nous sollicitons donc des propositions de communications en lien avec ces thèmes provenant de professeur·e·s-chercheur·euse·s, d’étudiant·e·s aux cycles supérieurs ainsi que des professionnel·le·s du milieu. Veuillez transmettre votre proposition de communication (format Word) à : gendron.corinne@uqam.ca, en y incluant les points suivants :
- Titre (maximum 180 caractères, espaces compris)
- Résumé (maximum 1 500 caractères, espaces compris)
- Auteur·rice (prénom, nom, statut, affiliation, courriel, coordonnées)
- Co-auteur·rice (s) s’il y a lieu
Les communications retenues par le comité scientifique prendront la forme de présentations orales d’une quinzaine de minutes, mais certaines personnes pourraient être invitées à contribuer à des débats sous forme de table-ronde ou de panel. L’inscription au 88e Congrès de l’Acfas est obligatoire et les frais ne sont pas assumés par les organisateurs du colloque.
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